Sur la route depuis le mois de juillet, Pierre-Luc Boulet et Jean-Philippe Chouinard s’offrent l’aventure d’une vie : un tour du monde. Les époux ont du temps devant eux — un an, imaginez —, mais voyagent volontiers au pas de course !

50 pays et plus

PHOTO FOURNIE PAR PIERRE-LUC BOULET ET JEAN-PHILIPPE CHOUINARD

La traversée de l’Amérique du Sud a été marquée par des randonnées dans les Andes.

En mettant les pieds en Australie, au début du mois d’octobre, Pierre-Luc Boulet et Jean-Philippe Chouinard franchissaient la barre des 50 pays visités ensemble. Ce n’était qu’une « escale » — de deux semaines, tout de même… – pour ce couple de grands voyageurs qui vient de traverser la Colombie, l’Équateur, le Pérou et le Chili et poursuivra son chemin vers Singapour, Bali et la Malaisie. « Notre objectif était vraiment de faire un tour de calendrier, de profiter de la vie, de voir des choses nouvelles », raconte Pierre-Luc à propos de ce périple que son conjoint et lui planifient petit à petit depuis cinq ans.

Rester frais

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Rencontre avec un lama dans les Andes

S’émerveille-t-on toujours facilement lorsqu’on a déjà visité plusieurs dizaines de pays ? « Je crois que, pour garder cette fraîcheur, il faut prévoir des moments dans le voyage où il ne se passe rien, dit Jean-Philippe. Pour recharger ses batteries, se donner le goût de ce qui s’en vient. S’il y a du nouveau et de la découverte tous les jours, tu perds l’effet “wow”. » Pierre-Luc précise que pour éviter de ressentir de la lassitude, son mari et lui ne se forcent pas pour faire des visites qui ne les intéressent pas, même si elles sont supposément incontournables. « On n’aime pas les ruines, dit Pierre-Luc. On n’ira pas voir un tas de pierres pour voir un tas de pierres… » Ils ne sont donc pas allés à l’Acropole quand ils ont séjourné à Athènes. Sans aucun regret !

Rien ne sert de courir, vraiment ?

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Pierre-Luc et Jean-Philippe à l’arrivée du demi-marathon de Melbourne, en Australie 

Avant de partir, les deux hommes souhaitaient courir un demi-marathon dans chaque pays visité. Ils n’y sont pas arrivés. Ils en ont tout de même fait trois, à ce jour : à Bogotá (Colombie), Guayaquil (Équateur) et Melbourne (Australie). Ils chaussent toutefois leurs souliers de course très souvent pour faire du jogging touristique. « Courir permet d’explorer d’autres quartiers d’une ville, d’autres secteurs, à une vitesse qui nous convient. Ça ne va pas trop vite comme en voiture », estime Jean-Philippe. « On essaie de courir peu de temps après notre arrivée dans une nouvelle ville, ajoute Pierre-Luc, ça permet d’identifier des endroits qu’on aurait le goût de visiter. »

« Devant un beau paysage, un couple hétéro va peut-être spontanément s’embrasser. Nous… On est contents d’être là, mais on ne sera pas démonstratifs », dit Pierre-Luc Boulet.

Avec ou sans alliance ?

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Pause sourire devant le fascinant lac Quilotoa, en Équateur

Jean-Philippe et Pierre-Luc sont ensemble depuis 18 ans, mariés depuis 13 ans. « On sait, pour chaque endroit, ce qu’on doit faire ou pas [comme homosexuels] », raconte Pierre-Luc. Le couple a vécu un moment d’angoisse en Égypte il y a plusieurs années, après avoir été vu en train de se donner un petit baiser. Plus récemment, au Pérou, un monsieur dans un petit gîte leur a demandé s’ils étaient catholiques et où étaient leurs conjointes… Ils en ont, des conjointes. Fictives, bien sûr, avec des personnalités inventées, au cas où… En général, la vigilance suffit. Au Sri Lanka, où l’homosexualité peut mener en prison, ce sera autre chose. « On va possiblement enlever nos alliances pour cette portion-là », prévoit Jean-Philippe. Et ils vont demander des lits jumeaux… et se faire passer pour des frères. « Dans les pays où ça peut être compromettant de dire autre chose, ça passe bien », dit encore Pierre-Luc.

Chacun pour soi

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Jean-Philippe dans les Andes

Passer toute une année à voyager peut constituer un choc pour tout couple : peu d’amoureux ont l’habitude de vivre ensemble 24 heures sur 24. Ne serait-ce que parce que les deux conjoints ne travaillent pas au même endroit. « On se donne des journées de congé, où on n’est pas ensemble », explique Pierre-Luc. Jean-Philippe admet que ça fait du bien de passer du temps seul une fois de temps en temps. « Il faudrait le faire à titre préventif parce que là, on l’a fait trois fois… quand on avait déjà accumulé de petites frustrations ! », lance Pierre-Luc en riant.

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