C’est à Chicago, autour d’une pointe de pizza, que l’idée a pris forme. Mûrs pour autre chose que des excursions d’une fin de semaine au Québec, Michael Dubois et sa bande de trentenaires ont alors décidé de se donner rendez-vous chaque année pour une escapade-mystère sur un point du globe.

Depuis 10 ans, le groupe d’amis accumule ainsi des séjours denses en découvertes et riches en souvenirs. Mais au-delà de leurs nombreuses anecdotes de voyage, raconte Michael Dubois, il y a cette histoire d’amitié : celle de six hommes soudés par l’amour du sport et le goût de l’aventure.

Les règles du jeu

PHOTO FOURNIE PAR MICHAEL DUBOIS

Extase collective lors d’un match des Giants de San Francisco

« [Les gars] ne connaissent pas leur destination avant d’arriver à l’aéroport. Chaque année, c’est l’un de nous qui l’organise en cachette. On passe ensuite le flambeau au suivant. On lui donne une somme déterminée d’avance et une plage horaire qui convient à nos obligations professionnelles et familiales. Les règles sont assez simples : ça ne doit pas être au Canada, parce que plusieurs de mes amis sont appelés à y voyager régulièrement. Le montant [qui tourne autour de 1300 $] doit au moins inclure l’hébergement et le transport. »

« On aime beaucoup le sport, mais on est aussi des gens curieux sur le plan culturel. Certains sont des fanatiques de voyages, donc il y a toujours un peu de tout : monuments, sport, bons restaurants. On maximise notre séjour. Ce sont cinq jours très intenses, et c’est ce qu’on aime aussi. On n’est pas là pour se reposer, mais pour être emballés par ce qu’on découvre et par le temps passé ensemble. »

Des conditions gagnantes

PHOTO FOURNIE PAR MICHAEL DUBOIS

Derrière les barreaux d’Alcatraz, à San Francisco

« On était quatre au début. C’est monté à sept, puis c’est revenu à six, et ça va rester comme ça. Certains aimeraient se joindre au groupe, mais voyager à plusieurs pendant cinq jours, ce n’est pas donné à tous. Ça doit être un bon “fit”. Nous, on a des choses qui nous lient depuis longtemps. On se connaît bien. Et chacun met de l’eau dans son vin pour s’assurer que ça fonctionne bien. »

11 voyages et quantité d’anecdotes

La Nouvelle-Orléans, le Texas, Amsterdam, Édimbourg, Valence, l’Irlande, le Guatemala… Chaque voyage a été un coup de cœur, assure Michael, incapable de trancher. « Juste sur San Francisco, on a des histoires abracadabrantes ! La personne qui l’a organisé n’arrivait pas à obtenir de billets pour un match de baseball parce que c’était les séries. Coup de chance, il a rencontré une femme [qui était l’ex-épouse d’un ancien joueur des Expos devenu instructeur pour le club-école des Giants]. Il nous a eu des billets dans la section “famille des joueurs” sur le bord du terrain. En plus, on a eu droit à un tour de la ville et de vignobles privés le lendemain, en grosse Cadillac, avec le conducteur officiel des Giants. Je vous laisse imaginer toutes les histoires qu’il a pu nous raconter sur les joueurs ! Ç’a été mémorable. »

10 ans, ça se fête !

PHOTO FOURNIE PAR MICHAEL DUBOIS

Au Guatemala, en excursion sur le site du volcan Pacaya, alors en éruption

« On avait déjà des liens serrés, mais, aujourd’hui, on a tellement d’histoires ensemble… C’est toujours un plaisir de se voir et de se [remémorer] ces souvenirs. Et c’est excitant d’essayer de deviner ce qui s’en vient. La personne qui se charge [d’organiser le voyage] se fait agacer tout le temps. La pression est grande pour celui qui organise. Cette année, pour notre 10e anniversaire [qui sera exceptionnellement un voyage d’une semaine], c’est à moi de le faire, et j’avoue que c’est une souffrance de ne pouvoir en parler à personne ! »

« Évidemment, depuis nos premiers voyages, certaines choses ont un peu changé. Disons qu’il y a moins de choses laissées au hasard. On est tous des professionnels. Chacun a sa carrière, sa famille, des responsabilités. Mais, pour plusieurs, c’est un bon moyen de s’évader. C’est sûr qu’il y a des restrictions, étant donné qu’on dispose de peu de jours, mais il y a tellement de villes potentielles qu’on se voit continuer aussi longtemps qu’on le pourra. Et puis, le monde est grand ! »