La Gaspésie, ses habitants et ses paysages grandioses attirent des milliers de touristes, parmi lesquels nombre d'artistes et de personnalités. Pour conclure cette série, l'animateur Philippe Fehmiu déclare son amour à un coin de pays pas comme les autres...

Philippe Fehmiu tenait à faire l'entrevue dans le Vieux-Port de Montréal : « Ça va nous mettre dans l'ambiance ! » C'est en s'inspirant de cette eau qui dérivera jusqu'à la pointe gaspésienne que l'animateur raconte ses atomes crochus avec son « bout du monde ».

« Pendant les étés de mon enfance, mes parents nous réveillaient vers minuit, ma soeur et moi, pour voyager la nuit pour que nous ne manquions pas l'aube gaspésienne », raconte un Philippe Fehmiu reconnaissant. « On allait à la rencontre des gens qui nous ouvraient leurs bras, tout autour de la Gaspésie, et j'ai implanté ce rituel avec ma fille, mais en partant un peu moins tard ! », dit-il en souriant.

Sa passion pour la musique du monde l'a tout naturellement amené à se lier d'amitié avec les organisateurs du festival Musique du bout du monde de Gaspé. Depuis quatre ans, il en est le fier porte-parole, ce qui lui permet de côtoyer son fondateur et d'encourager sa mission mélomane : « Je suis groupie d'un gars comme Frédérick Ste-Croix ! Moi qui, jeune, étais en manque de culture dans mon petit village de la Mauricie, je vois combien un gars avec cette ouverture d'esprit l'ouvre à son tour aux Gaspésiens. Le festival donne une identité et une économie grâce à la culture, il éduque et nourrit le public qui va voir de grands artistes comme Angélique Kidjo ou Tiken Jah Fakoly sans même les connaître d'abord ! Les gens font confiance à l'organisation ! »

Festivalier omniprésent, l'animateur dit avoir le « feeling d'être dans un rêve » quand il marche dans la nuit pour le spectacle du lever du soleil au cap Bon-Ami : « On devient tous vulnérables ! C'est un privilège, pour les artistes aussi, de vivre cette expérience naturelle. On en pleure de gratitude ! » 

Philippe Fehmiu adore aussi scruter l'horizon infini de la mer : « Ça me procure de la quiétude. L'odeur du large donne une dimension poétique au moment, ça me "grounde" », raconte-t-il. Des tours en bateau lui permettent aussi d'aller à la rencontre... du même phoque roux année après année !

À Gaspé, Philippe aime bien inviter ses amis pour une sortie « nage-bouffe ». Il se souvient d'avoir ainsi traîné la bande de DJ Champion à la plage Haldimand, à 15 minutes du centre-ville. « C'est un paradis sur terre. On s'y baigne et on se gave de mets exotiques les deux pieds dans le sable, grâce à la Cantina de Juan Sebastián Larobina [artiste latino établi à Gaspé]. »

Friand de « tout ce qui sort de la mer », celui qui prétend connaître toutes les poissonneries gaspésiennes accorde quatre étoiles aux tables naturelles de bord de mer : « Des bourgots marinés, des moules accompagnées d'une petite bouteille de rosé assis sur une souche : c'est parfait pour un pique-nique ! »

L'animateur rentre chaque été de Gaspésie le coeur chargé d'espoir : « Je vois la région s'enrichir, je vois que ce rêve est possible ! Mes collègues me trouvent presque tannant, mais je n'ai aucune pudeur à les harceler pour qu'ils participent au festival, parce que tu ne peux pas le regretter ! »

Le festival Musique du bout du monde 2017 se poursuit jusqu'à demain.

Photo Charles Bilodeau, fournie par Musique du bout du monde

Philippe Fehmiu dit avoir le « feeling d'être dans un rêve » quand il marche dans la nuit pour le spectacle du lever du soleil au cap Bon-Ami.

Photo Charles Bilodeau, fournie par Musique du bout du monde

Martha Wainwright en spectacle au lever du soleil au Cap Bon-Ami du parc national Forillon, en août 2015