Malgré les apparences, Tokyo est une ville qu'il fait bon découvrir sur deux roues. À condition, bien sûr, de savoir où circuler.

Quand on dit «vélo», on pense Copenhague, Amsterdam, Montréal ou Berlin. Mais, Tokyo? On s'imagine plutôt des rues encombrées par la circulation automobile, des trottoirs envahis de piétons et des pistes cyclables... y a-t-il seulement des pistes cyclables?

S'il est plus économique de louer un vélo et de se munir d'une bonne carte, il est évidemment plus simple de rouler à Tokyo en se joignant à une visite guidée.

«Tokyo est une ville relativement facile à visiter à vélo», remarque Etsuko Yada, guide chez Alive and Kicking, une petite entreprise qui propose le Tokyo Great Cycling Tour depuis six ans.

«On essaie le plus possible d'emprunter les ruelles et les rues secondaires, explique-t-elle. L'objectif est de conserver un équilibre entre essayer d'éviter les foules et passer par les principaux lieux d'intérêt de la ville.»

Le Tokyo Great Cycling Tour se décline en trois parcours différents d'environ six heures chacun, en plus d'un tour de soir offert en semaine pendant la saison estivale.

Nous avons pris part au tour culturel Edo-Tokyo. Le groupe de six cyclistes était guidé par Etsuko Yada et Masa Abe, natif de Tokyo, journaliste spécialisé en tourisme la semaine et guide à vélo la fin de semaine.

Partis de l'arrondissement de Chuo, au centre-ville de Tokyo, nous avons fait une boucle de 25 km, en passant par plusieurs lieux culturels et historiques de la ville. Tokyo étant une ville au relief relativement peu accidenté, il est plutôt facile d'y rouler à vélo. Et à bon rythme, malgré l'absence de pistes ou de bandes cyclables. «On essaie d'emprunter la rue, mais parfois, ce n'est pas possible. On peut alors rouler sur les trottoirs», affirme Etsuko Yada.

Sur les trottoirs, les piétons cèdent aisément le passage aux vélos. Plusieurs petites rues que nous empruntons sont étonnamment désertes. En semaine, il faut toutefois s'attendre à un volume de circulation plus élevé.

Chez les sumos

Le peloton s'arrête d'abord près du pont Nihonbashi qui relie, depuis le XVIIe siècle, les deux rives de la rivière du même nom. C'est le point à partir duquel les distances sont mesurées sur les autoroutes japonaises. Avant la construction d'une autoroute surélevée au-dessus du pont, on pouvait y voir le mont Fuji au loin. Tout près du pont se trouve le premier grand magasin du Japon, Mitsukoshi.

En passant par la vieille ville, on rejoint ensuite, dans le quartier Ryogoku, un stade où des tournois de sumo se tiennent trois fois l'an. Beaucoup de lutteurs de sumo habitent le quartier.

Cap ensuite sur Asakusa, quartier populaire auprès des touristes et des résidants, comme en témoigne la masse de piétons circulant sur les trottoirs.

Nous passons ensuite près de l'imposante tour de radiodiffusion SkyTree, faisons un arrêt à un temple bouddhique, circulons dans le parc Ueno, passons sur le paisible campus de l'Université de Tokyo, puis jusqu'au palais impérial, au centre de la ville.

«Le fait de circuler à vélo permet d'avoir une perspective différente de la ville, de passer par des endroits où on ne serait pas passé autrement, a constaté à la fin du tour Michael Canaris, touriste australien. Il y a parfois beaucoup de circulation, mais c'est sécuritaire. Je ne peux pas penser à d'autres grandes villes où c'est possible de faire une activité pareille de façon aussi sûre.»

Etsuko Yada souligne que la demande pour visiter Tokyo à vélo croît sans cesse. «Nous avons connu une baisse considérable de fréquentation après le tremblement de terre [en mars 2011], note-t-elle. Mais, nous sommes revenus aujourd'hui au point où nous étions avant le séisme.»

Les tours d'Alive and Kicking sont offerts à 10 000 yens (environ 128 dollars), ce qui comprend les taxes, une assurance, un dîner et la location du vélo. L'entreprise Tokyo Bicycle Tour propose également des tours de trois à six heures.

Info: tokyocycling.jp et tokyobicycletours.com