Les voyageurs à la recherche d'aubaines pourraient devoir travailler un peu plus fort, maintenant que les transporteurs aériens semblent offrir les meilleures aubaines sur leurs propres sites web.

Cette stratégie vise à se réapproprier les touristes qui fréquentent des agences de voyages virtuelles comme Expedia et Travelocity, qui imposent aux transporteurs des commissions de 10 à 25$US par billet.

Le transporteur américain Frontier Airlines est devenu, mercredi, le plus récent à entrer dans la valse en annonçant qu'il pénalisera les voyageurs qui n'achètent pas leur billet directement sur son site. Ces touristes ne pourront plus choisir leur siège avant de s'enregistrer, et ils devront acquitter des frais plus élevés tout en ne récoltant que la moitié des points de grand voyageur.

Les contrats qui lient les transporteurs aux agences de voyages en ligne les empêchent d'offrir des tarifs plus bas sur leurs propres sites. Des transporteurs comme JetBlue, Spirit Airlines et Virgin America contournent la situation en offrant - par courriel, sur Twitter ou sur Facebook - des codes donnant droit à des rabais.

Les économies peuvent être très intéressantes. Le transporteur canadien Porter Airlines, par exemple, propose des codes qui peuvent se traduire par des économies de 50%. Récemment, un vol entre Chicago et Toronto coûtait 249,61 $ avec un code promotionnel sur le site flyporter.com, comparativement à 404,38 $ sur le site Travelocity.

Les transporteurs aériens s'aventurent toutefois sur une glace mince avec de telles initiatives, puisque les agences de voyages en ligne génèrent la vaste majorité de leurs ventes de billets.

Les agences virtuelles se défendent également en mettant en lumière les avantages qu'elles offrent aux voyageurs, comme la possibilité de comparer les prix ou de jumeler différents transporteurs pour le même voyage.

«C'est une chose qu'on ne peut pas faire sur le site d'un transporteur», rappelle Dara Khosrowshahi, président et chef de la direction d'Expedia.

Pour sa part, un vice-président de Travelocity, Simon Bramely, souligne que les agences en ligne peuvent faire économiser temps et argent aux voyageurs en créant pour eux des forfaits qui comprennent non seulement le vol, mais aussi un hôtel et la location d'une voiture.

Pour l'instant, les grands transporteurs observent la scène de loin. La seule exception est la querelle qui a éclaté entre American Airlines et Orbitz Worlwide en décembre 2010, concernant les commissions prélevées par le site et les options affichées en ligne. Le transporteur a éventuellement interdit à Orbitz d'afficher ses tarifs et de vendre ses billets, ce qui a incité Expedia à sauter dans la mêlée en rendant les billets d'American plus difficiles à trouver. Les différents belligérants ont finalement trouvé un terrain d'entente.

Un autre important transporteur régional aux États-Unis, Southwest Airlines, n'affiche ses tarifs que sur son propre site. Les voyageurs doivent donc consulter southwest.com avant d'aller comparer ailleurs, ce que Southwest espère qu'ils ne feront pas.