Après une fermeture de quatre mois et des investissements de plus de 10 millions de dollars, le Cosmodôme de Laval a rouvert ses portes, quelques jours avant Noël. Entre ses murs, un nouveau concept muséal prend forme, invitant les visiteurs à vivre des expériences interactives selon la formule «les aventures dont vous êtes le héros». De quoi, pense-t-on, raviver la flamme de l'espace chez les enfants et adolescents de 9 à 15 ans.

De l'aveu même de son directeur général, Sylvain Bélair, le Cosmodôme nécessitait un renouvellement complet de son exposition permanente, qui datait de son ouverture, en 1994. «Non seulement le concept était désuet, mais en plus, il fallait constamment corriger les faits que l'on présentait», affirme ce membre du Comité de l'exploration spatiale de la NASA. À preuve, on mettait l'accent sur la station spatiale russe Mir... détruite en 2001!

La solution pour ne plus jamais être décalé par rapport à la réalité: les informations de la nouvelle exposition peuvent être mises à jour en un clic de souris. «On est désormais très pointus sur la rigueur. Un comité scientifique approuve tous les faits et les anecdotes que nous présentons dans nos expositions», affirme M. Bélair, qui a été autrefois guide au musée.

Partir en orbite

Plutôt que se balader dans une salle d'exposition classique, avec artefacts et panneaux d'interprétation, comme, disons, dans un musée du XXe siècle, les visiteurs accomplissent maintenant une mission virtuelle de 60 minutes. Trois sont au programme: revivre la conquête de la Lune, entreprendre un voyage vers Mars ou explorer les mystères du cosmos.

À leur arrivée, les Youri Gagarine en herbe choisissent leur mission. Par la suite, ils se promènent de module en module, dans un décor rappelant les couloirs d'une base lunaire imaginaire, pour réaliser des défis en lien avec leur objectif. Ils se glissent ainsi dans la peau des explorateurs de l'espace, des ingénieurs ou encore des chercheurs de la Station spatiale internationale.

Puisque c'est interactif, les participants choisissent sur écran tactile, comme dans le cas de la mission «Aux frontières du cosmos», la planète qu'ils veulent explorer, construisent leur propre sonde et évaluent la force motrice pour la lancer en orbite. À chaque étape, on distille subtilement de l'information sur les planètes de notre système solaire et l'astronautique. Bref, on assimile de l'information, sans s'en rendre compte.

Selon Sylvain Bélair, le mode expérientiel est la voie de l'avenir. «Les jeunes sont branchés constamment sur leur téléphone ou leur ordinateur. Pour eux, la réalité virtuelle, c'est du concret», dit-il. Constat intéressant, les missions sont perçues différemment selon les générations. Si les enfants se projettent dans l'avenir, les adultes s'imaginent dans une aventure de Star Trek ou revivent la conquête de l'espace.

À l'aube de son 18e anniversaire, le nouveau Cosmodôme, qui a renouvelé son logo et ajouté «la cité de l'astronautique» à sa raison sociale, veut maintenant doubler son affluence annuelle pour la faire grimper à 150 000 visiteurs.

Actuellement, les missions virtuelles sont encore en période de rodage, mais ma première expérience a été convaincante. Assez pour me donner envie de tester les deux autres. Par contre, il me semble qu'on met parfois trop l'accent sur les belles images, plutôt que de présenter un contenu cohérent. On peut alors s'y perdre. Mon cerveau partait en orbite. Ramenez-moi sur Terre, s.v.p.!

www.cosmodome.org