Bien qu'elles soient aujourd'hui plus légères, mieux conçues et plus confortables que jamais, les tentes sont en perte de vitesse au détriment des véhicules récréatifs (VR). Et ce ne sont pas seulement les baby-boomers qui se pavanent en rutilant VR, les jeunes de 18 à 40 ans aussi. Ils constituent d'ailleurs le marché en plus forte croissance dans cette industrie.

Selon Camping Québec, la fréquentation quotidienne des campings par les gens utilisant des VR a augmenté de 6,9% de 2005 à 2009. La tente, elle, a connu une chute significative de 34%. «On constate une forte augmentation de la popularité du VR depuis une dizaine d'années. La raison, c'est que les familles voyagent de plus en plus en VR», constate Amélie Gagné, porte-parole de cette association.

 

Face à cette nouvelle réalité, les terrains de camping doivent s'adapter. Les emplacements s'agrandissent pour recevoir les VR et la proportion de terrains avec services (eau, électricité et égout) augmente en flèche.

Plus abordable

Comment expliquer un tel engouement? C'est que le prix des VR est plus abordable que jamais. «La force de notre dollar nous permet d'acheter les VR à meilleur prix aux États-Unis, où se concentre cette industrie», explique Manuel Bisson, directeur du marketing d'Horizon Lussier, concessionnaire de VR situé à Marieville.

De plus, les options de financement à long terme (sur 5, 10 ou même 20 ans) facilitent l'acquisition d'un VR. Il y a aussi l'évolution des VR qui contribue au regain d'intérêt. Les modèles perdent du poids, ce qui permet de les tracter avec des véhicules de plus en plus petits. Les familles n'ont plus besoin d'acquérir un VUS pour partir en voyage.

Daniel Nadeau, fondateur de Safari Condo, fabricant québécois de VR, affirme que 25% des acheteurs de sa caravane Alto (prix approximatif: 30 000$) sont des familles avec de jeunes enfants. «Ce sont des couples de professionnels qui ne lésinent pas sur la dépense pour faire du plein air dans le confort. Pour eux, ce n'est pas seulement une manière de voyager, c'est un mode de vie», dit-il.

Douillets mais pas pantouflards

Quel est le but de faire du camping de cette façon? L'argument premier des amateurs de VR, c'est qu'ils ne veulent plus coucher par terre comme en tente, mais le côté pratique importe également. «Tout notre équipement de camping se trouve en permanence entreposé dans notre tente-roulotte. On peut donc partir en voyage en l'espace de cinq minutes», affirme Ludwig Dubé, adepte de camping tout comme sa femme et leurs deux enfants (3 ans et 5 mois).

Louise Gagnon, directrice des communications de la Fédération de camping et de caravaning du Québec, affirme que l'achat d'un VR sert également d'argument pour convaincre le conjoint récalcitrant, celui souffrant d'insomnie dans une tente, à faire du plein air. «Et s'il pleut, les vacances ne sont pas complètement gâchées», dit-elle. Pantouflards, les utilisateurs de VR? Que nenni! Selon une étude de l'Association des commerçants de véhicules récréatifs du Québec (ACVRQ), les adeptes de ce type de vacances seraient même plus actifs que les gens utilisant d'autres types d'hébergement. À preuve: 69% des utilisateurs de VR font de la randonnée pédestre, contre 44% pour les gens qui dorment à l'hôtel, en tente ou en gîte; 58% pratiquent des activités nautiques (contre 17%) et 54% visitent des sites naturels (contre 32%).

Conclusion: ceux qui regardent la télévision en camping ne sont qu'une minorité bien visible.