Autrefois apanage des riches, les voyages en croisière se sont progressivement démocratisés, attirant jeunes et familles sur des navires toujours plus grands, devenus de véritables clubs de vacances flottants, constatent des experts.

Piscine, patinoire, bowling, salles de sport, courts de tennis, minigolf, simulateurs de Formule 1, murs d'escalade, lieux de spectacles, casino: les divertissements abondent désormais à bord des paquebots. Les enfants confiés à des animateurs, les parents peuvent déguster à loisir cocktails et mets de restaurants gastronomiques ou écumer les galeries commerciales.

 

«La croisière a connu l'une des croissances les plus significatives ces dernières années parmi toutes les offres touristiques, aussi bien en Amérique du Nord qu'en Europe», observe Sandra Carvao, directrice adjointe du département tendance de marché de l'Organisation mondiale du tourisme.

De 1990 à 2008, le nombre de croisiéristes dans le monde est passé de 3,7 millions à 13 millions, soit une croissance annuelle moyenne de 7,4%, selon l'Association américaine Cruise Lines International Association (CLIA), qui regroupe 24 compagnies de croisières. Et la durée des voyages tend à s'allonger: 6,7 jours en 1981, contre 7,2 jours en 2008, selon la CLIA

Grâce au forfait

Une des raisons de cet engouement s'explique par le forfait, estime Mme Carvao. «Les familles savent en gros combien elles vont dépenser pendant leur séjour», souligne-t-elle. Et contrairement à un village de vacances ou à un hôtel, le navire se déplace et permet de visiter plusieurs sites.

Partie des États-Unis dans les années 70 avec des voyages aux Caraïbes et dans les Bahamas, puis au Mexique, la vogue des croisières a progressivement déferlé sur l'Europe, avec des séjours dans les mers Méditerranée, du Nord et Baltique, ainsi que dans l'océan Atlantique. Et maintenant, «les Asiatiques commencent à y prendre goût», note Mme Carvao. Le plus souvent, les touristes restent dans leur zone géographique d'origine.

Pour s'ouvrir à une clientèle moins fortunée que jadis, les entreprises ont investi dans des paquebots toujours plus gigantesques, comme le Queen Mary 2, livré à l'américain Carnival en 2003, ou le Freedom of The Seas, destiné en 2006 à la compagnie américano-norvégienne Royal Caribbean International.

Une aubaine pour les chantiers européens, tels ceux de STX-Europe - actionnaire majoritaire notamment des ex-Chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire, en France - ou de l'italien Ficantieri, spécialistes de ces navires haut de gamme. Entre 2009 et 2012, 38 nouveaux paquebots doivent être livrés dans le monde.