Air France deviendra, avec British Airways et United Airlines, une des seules compagnies aériennes mondiales à proposer une quatrième classe de service: la classe Premium Voyageur, qui sera un produit intermédiaire entre la classe économique et la classe Affaires.

Les passagers y disposeront de 40 % plus d'espace, avec un empattement (l'espace entre l'assise des sièges) de 38 pouces, comparativement à 31 ou 32 pouces dans la classe économique traditionnelle. Les sièges et les accoudoirs seront également plus larges et - innovation - ils seront articulés dans une coque rigide comme dans les classes Affaires modernes, ce qui permet notamment de ne pas empiéter sur l'espace du passager assis en arrière, lorsqu'on les incline.

La nouvelle cabine Premium Voyageur comportera 22 fauteuils qui seront disposés dans l'espace précédemment occupé par 40 sièges de classe économique. Ce sont d'abord les cabines des Boeings 777 qui seront aménagées de manière à faire place à la nouvelle classe Premium Voyageur. Elle sera disponible le 1er avril sur les routes reliant Paris à New York, Tokyo et Osaka, puis progressivement introduite sur le reste du réseau long-courrier du transporteur. Aucune date n'a encore été fixée en ce qui concerne le couloir Paris/Montréal.

Sur la route Paris/New York, les prix de l'aller-retour en Premium Voyageur débutent à environ 1700 $. Ce produit s'adresse aux cadres et dirigeants des PME qui aspirent à plus de confort, sans pour autant vouloir défrayer les coûts de la classe Affaires (plus de 3000 $).

British Airways avait été la première compagnie à introduire une classe intermédiaire : la World Traveller Plus, qui présente également un empattement de 38 pouces. United Airlines avait suivi avec sa classe Economy Plus (35 pouces d'empattement), puis la compagnie scandinave SAS avec sa classe Economy Extra (37 pouces).

Dans la foulée de cette innovation, le transporteur rebaptisera ses différentes classes de service. Ainsi, la classe économique, jusqu'ici désignée comme la «classe Tempo», deviendra la «classe Voyageur». L'Espace Affaires et l'Espace Première seront désormais identifiés sous les appellations de classe Première et classe Affaires.

Bénédicte Duval, directrice générale d'Air France pour le Canada, explique que sa compagnie anticipe un recul de la demande en raison de la crise économique. Le transporteur a donc réduit sa capacité globale de 3 % sur l'ensemble de son réseau. «Mais nous avons fait exception pour le Canada, où, avec le quatrième vol quotidien qui sera mis en service le 4 mai, nous nous retrouverons avec une offre de 10 % supérieure à celle de l'an dernier», indique-t-elle. Ce sont donc 1300 sièges que le transporteur commercialisera tous les jours sur la route Paris/Montréal, soit 130 de plus que l'an dernier.

Pari risqué? «Nous avons estimé que l'économie canadienne était plus résiliente que celle des autres pays développés, notamment parce que les banques ont été moins touchées par la crise du papier commercial», explique Bénédicte Duval. Mais les réservations tardent à se manifester. «Lorsqu'on examine l'état des réservations trois mois à l'avance, cela fait peur, dit la patronne d'Air France au Canada. «Mais lorsqu'on les examine trois semaines d'avance, on se rassure.» Bref, tout indique que le marché des vols transatlantiques en sera un de dernière minute, cet été!