Quand nous y sommes arrivés après quatre heures de route, le Massif du Sud était caché par la brume. À peu près personne sur les pistes ni dans les télésièges.

Pourtant, on m'avait beaucoup parlé de ce «secret le mieux gardé», comme le veut le slogan de la montagne - même si elle fête cette saison sa vingtième année d'existence.

 

Allait-on me le cacher encore longtemps? Heureusement, non. Le soleil est revenu dès le lendemain. Et avec un groupe d'amis, nous avons entrepris de le découvrir.

Ce que nous avons trouvé, c'est une station d'environ 25 pistes, dont une majorité de pistes difficiles ou très difficiles, et une dizaine de pistes de sous-bois. Les amateurs de slalom comme ceux de bosses ou de sensations fortes peuvent donc y trouver leur compte.

La montagne est sans doute plus connue des gens de Québec que de Montréal. La distance est un facteur: 650 kilomètres aller-retour de la métropole, c'est long, par rapport à l'heure de route de la capitale.

Mais malgré le long trajet sur l'autoroute 20, malgré la pluie du vendredi, et malgré le fait que les conditions étaient loin d'être idéales dans cette montagne qui se targue de recevoir quelque 600 cm de neige par hiver, tout le monde est tombé sous le charme. À cause de la pluie de la veille, la surface était dure et rapide, mais il n'y avait pas trop de glace.

Nous nous sommes littéralement lancés du haut de la montagne, trop heureux et soulagés de pouvoir skier, et lorsque nous sommes arrivés en bas, après une descente raisonnablement longue pour une montagne du Québec (400 mètres de dénivelé), les cuisses nous brûlaient.

La remontée, un peu longue, une dizaine de minutes, a permis de nous reposer. Et le peu d'attente au bas des pistes (malgré le fait qu'il n'y ait qu'un seul télésiège) et, surtout, le superbe panorama sur la région de Chaudière-Appalaches compensent largement.

Par rapport à sa station de ski homonyme, le Massif de la Petite-Rivière-Saint-François, c'est le monde à l'envers: du haut de la montagne, on est cette fois-ci au sud du fleuve Saint-Laurent, au milieu des champs et de quelques montagnes dans la région de Bellechasse. Le mont Sainte-Anne est au loin, sur l'autre rive.

Cette journée-là, il y avait une couche de dentelle blanche sur les arbres. Donc, même si les conditions ne nous ont pas permis de profiter des célèbres sous-bois autant qu'on l'aurait voulu, lorsque nous nous sommes réunis en fin de journée autour d'une grosse poutine dans le chalet, tout le monde était repu de soleil, de plaisir et de bon air.

Les trois qui n'avaient pas fait de ski alpin aussi. Dès notre arrivée, trois amis ont chaussé leurs skis de fond ou leurs raquettes et ont attaqué une partie des 64 km de sentiers qui serpentent le bas des pistes, montent les sommets avoisinants.

Deux fois par jour, il est même possible pour les raquetteurs et les skieurs de fond d'emprunter la remontée mécanique pour se rendre au sommet et accéder à d'autres sentiers.

Bref, il ne manquait plus qu'un amateur de motoneige dans le groupe pour tester les pistes qui passent derrière la billetterie... Et tout le potentiel du lieu.

En repartant vers Montréal, nous nous sommes promis de revenir, et peut-être cette fois-là essayer le catski, ce gros véhicule à chenilles qui vous emmène jusque dans l'arrière-pays. Il reste encore des secrets à découvrir.