Inquiètes des impacts de la crise économique, les Associations touristiques régionales associées demandent à Québec d'investir 25 millions de dollars pour soutenir l'industrie au cours des deux prochaines années. L'objectif: lancer une vaste campagne promotionnelle pour vanter les attraits québécois ici et ailleurs.

«On doit agir immédiatement, affirme Louis Rome, directeur général des ATR associées du Québec. Dans son prochain budget, le gouvernement du Québec doit considérer nos demandes. On parle de 300 000 emplois au Québec.»

Les ATR associées, un groupe représentant les 20 régions touristiques du Québec, demandent 12,5 millions par année pendant deux ans au gouvernement du Québec pour accentuer la promotion ici et ailleurs. De plus, elles réclament 5 millions de dollars supplémentaires pour améliorer les infrastructures et les produits touristiques québécois.

«On sait que le ministère du Tourisme s'implique déjà, mais ce qu'on leur dit, c'est que nous faisons face à un contexte extraordinaire qui commande des actions extraordinaires, résume Louis Rome. On ne restera pas là les bras croisés, on veut agir.»

D'après le directeur, il est trop tôt pour mesurer les effets de la crise sur l'industrie touristique du Québec. Il ajoute toutefois que plusieurs entreprises notent déjà un retard dans les réservations pour l'été prochain.

La Gaspésie est aussi touchée par la défection d'un important grossiste américain, Tauck World Discovery, qui raye la région de la liste de ses destinations pour 2009 et 2010. «Cette décision va coûter à elle seule plus d'un million de dollars à la Gaspésie», expose M. Rome.

L'Ontario et les États-Unis, deux des principaux marchés touristiques du Québec, sont durement touchés par la crise économique. La baisse des revenus disponibles chez nos voisins entraînera-t-elle une diminution marquée du tourisme au Québec cet été? «C'est extrêmement difficile à prévoir, explique Paul Arseneault, directeur du Réseau de veille de la chaire de tourisme Transat ESG UQAM.

La réaction des ATR associées est quand même justifiée. Logiquement, on devrait voir une baisse des dépenses des touristes au Québec cette année.»

Les ATR tirent une portion de leur budget promotionnel à même la taxe sur l'hébergement que perçoivent les établissements hôteliers à chacune des nuitées. Or, moins il y a de touristes, moins il y a de fonds disponibles.

Les ATR associées demandent au gouvernement du Québec de créer un comité extraordinaire pour suivre l'évolution de la situation de près.