Les plages des Emirats arabes unis attirent les touristes en manque de mer, de soleil et de sable. Mais leur réputation a été entachée par la pollution d'une plage de Dubaï, souillée l'été dernier par le contenu de fosses septiques.

Pour redorer leur blason, après ce scandale de déversement illégal du contenu de fosses septiques, provenant de camions desservant une station d'épuration, ces plages pourraient désormais postuler à un label international pour la qualité de leur eau et leur propreté.L'Association de l'Environnement des Emirats/Fonds de l'environnement mondial (FEM), une ONG locale, a lancé un programme Pavillon Bleu, une initiative volontaire qui exige des participants - plages et marinas publiques et privées - de se conformer à une série de critères internationaux.

«Les touristes préféreraient des plages certifiées Pavillon Bleu car c'est un signe de sécurité et de protection de l'environnement. Ces plages accueilleront plus de touristes et elles seront mieux entretenues», explique la coordinatrice du programme, Maisoun al-Sharif.

Les habitants et touristes à Dubaï ont été pris de panique il y a six mois lorsqu'une partie d'une plage d'un des quartiers les plus huppés de la ville, au niveau d'un club de voile, a été couverte du contenu nauséabond de fosses septiques, ce qui a conduit à sa fermeture pendant un mois et demi.

Des analyses effectuées fin janvier ont montré que l'eau était encore contaminée, indique le président du club, Keith Mutch.

«Bien que l'eau soit mille fois meilleure que ce qu'elle était il y a un mois, je crois que la plage va mettre cinq à sept ans pour revenir à son état d'il y a un an», ajoute-t-il.

«Le système de certification Pavillon Bleu imposera (...) un contrôle des plages tout comme on le fait pour les hôtels cinq étoiles de luxe. Ce sera très bénéfique pour Dubaï (...). J'espère que les plages postuleront pour cette classification car Dubaï a vraiment besoin de touristes», d'autant que l'émirat est touché par l'impact de la crise financière mondiale, estime-t-il.

Les promoteurs du programme Pavillon Bleu espèrent que la plupart des plages chercheront à se faire certifier, ce qui signifie un contrôle régulier.

«Je m'attends à une réponse positive des plages et marinas», dit Mme Sharif.

Mais il existe un problème: certaines infrastructures à Dubaï, qui a connu un boom immobilier ces six dernières années, n'ont pas suivi le rapide développement urbain et de la population.

«Le problème est lié (au manque de) réseaux d'égoûts», explique Mohammed Abdel Rahman Hassan, chef du département de l'Environnement marin à la municipalité de Dubaï. Et il en est de même pour les autres membres de la fédération des Emirats.

Les autorités fédérales et municipales ont récemment pris des mesures pour mieux surveiller les plages: patrouilles d'inspection, relevé d'échantillons d'eau et de sable pour analyse et contrôle trimestriel de la qualité de l'eau.

Mais M. Mutch estime qu'il reste beaucoup à faire avant de venir à bout de la pollution du littoral.