La fréquentation des touristes chinois en France a baissé de 17,1 % sur les neuf premiers mois de l'année, dans un contexte de tensions franco-chinoises liées au conflit autour du Tibet, selon des données officielles publiées jeudi.

Sur le seul mois de septembre, le nombre de nuitées passées par des touristes chinois dans des hôtels en France a baissé de 20,1 %, selon une enquête de la direction du Tourisme et de l'Insee (Institut national de la statistique).

Des appels au boycottage de la France et des produits français ont été lancés à plusieurs reprises cette année en Chine, notamment à l'occasion des Jeux olympiques de Pékin.

Toutes nationalités confondues, la fréquentation des touristes étrangers a baissé de 6,7 % en septembre et de 0,7 % sur neuf mois.

La baisse de la clientèle américaine, amorcée en novembre 2007 sous l'effet du dollar faible, s'est poursuivie en septembre (-12,9 %), tout comme le recul des touristes japonais (-15,3 %), attribué à la forte dépréciation du yen par rapport à l'euro. L'étude note aussi une baisse des touristes britanniques (-18,5 %), espagnols (-8,4 %) et belges (-4,5 %) en septembre. «La situation économique a vraisemblablement accentué ce phénomène», estime l'enquête.

Les nuitées des touristes allemands (1,4 %), néerlandais (0,8 %) et italiens (0,4 %) sont en légère hausse par rapport à septembre 2007. La clientèle russe reste sur un rythme de croissance très forte (41,1 %).

La fréquentation globale de l'hôtellerie en France est en baisse de 4,6 % en septembre sur un an, les hôtels 4 étoiles subissant la baisse la plus importante (-4,2 points).

Avec 82 millions de visiteurs en 2007, la France reste la première destination mondiale devant l'Espagne et les États-Unis, mais est en perte de vitesse sur le marché international.

Elle a été doublée en 2002, en termes de recettes touristiques, par l'Espagne, et n'occupait en 2007 que le troisième rang avec 39 milliards d'euros, les États-Unis restant en tête.