Le parc national du Mont-Tremblant vient de se doter d'un parcours de via ferrata qui risque de devenir son activité vedette. Situé dans le secteur de La Diable, cet itinéraire aménagé sur les parois rocheuses de la Vache noire nous transporte à plus de 200 mètres au-dessus du sol, offrant des vues incroyables sur le massif du mont Tremblant et le parcours sinueux de la rivière La Diable.

Inventée par les militaires italiens pour se déplacer rapidement dans les Alpes, cette activité permet, sans aucune expérience en escalade, de s'aventurer en toute sécurité sur des parois rocheuses en se déplaçant à l'aide de harnais et de mousquetons qui relient les participants en permanence à une corde de sécurité.

La via ferrata du Diable, qui fait 1000 mètres, est divisée en deux sections. Deux forfaits sont offerts pour arpenter ce sentier en hauteur. L'«Excursion» s'aventure dans la première section du parcours, de niveau «débutant» (pour ma part, je l'ai trouvée assez corsée merci!), pour une expédition de trois heures aller-retour. Dans la «Grande Virée», de niveau avancé, les participants font la totalité du parcours, une expédition longue et ardue de cinq heures uniquement accessible aux gens en bonne condition physique qui carburent à l'adrénaline.

Bien sûr, j'ai testé la chose et je peux vous dire que c'est assez rock'n'roll. Quelques minutes après notre départ, nous voilà déjà au-delà de la cime des arbres. Alors que je me demandais dans quelle galère je m'étais embarqué, les autres participants s'amusaient et rigolaient. J'en ai rencontré de plus intrépides que moi, il va sans dire.

Le premier obstacle à franchir glace littéralement le sang: il faut marcher sur une poutrelle de bois entre deux parois rocheuses. Environ 100 mètres (à quelques mètres près, mais quelle importance!) nous séparent du plancher des vaches. Voilà le moment parfait pour tester son talent d'équilibriste. C'est terrifiant, mais ô combien amusant - surtout lorsqu'on regarde les autres!

Au fil du parcours, j'ai franchi avec de plus en plus d'habileté les divers obstacles, dont les terrifiants ponts de bois, le pont de singe - un mince fil métallique sur lequel on avance en s'agrippant, les bras tendus, sur un autre fil tendu au-dessus de notre tête - et le pont népalais de 30 mètres. À la fin du trajet, c'est avec un sentiment de grande satisfaction que j'ai déclaré en mon for intérieur: «Veni, vidi, vici!» (Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu).

Si l'expérience en valait le coup, j'avoue que je n'ai guère porté beaucoup d'attention aux paysages, que l'on dit spectaculaires. Je me préoccupais d'abord de survivre à cette activité intense, proche d'un sport extrême sans les dangers que cela comporte normalement. Selon le personnel du parc, c'est à la deuxième expérience que l'on peut profiter véritablement de l'environnement qui nous entoure. C'est ce que je vais voir la prochaine fois!

Avant de me rendre au parc du Mont-Tremblant, une question trottait dans mon esprit: pourquoi avoir aménagé une via ferrata dans un parc national? Selon son directeur, Martin Soucy, l'objectif est de combler une lacune naturelle du territoire: «En raison de la végétation dense, nos sentiers de randonnée pédestre ne permettent pas d'accéder à des points de vue exceptionnels. On cherchait une façon de remédier à ce problème, et c'est la via ferrata qui apporte la solution.» C'est qu'à flanc de montagne, il y a peu d'arbres qui bloquent la vue!

Cependant, puisque la mission première d'un parc national est la préservation de la nature, les gens de l'équipe de conservation se sont assurés que les falaises de la Vache noire n'abritaient aucun oiseau, comme des rapaces, avant d'implanter cette activité, qui autrement, n'a que peu d'impact sur l'environnement.

www.sepaq.com/pq/mot/fr/viaferrata.html