Nous mettons le pied dans l'île aux Noix, petit bout de terre dans le Richelieu, à une quinzaine de kilomètres au nord de la frontière américaine. Nous avançons vers le sud de l'île, en direction du fort Lennox. Sans nous en douter, nous rejoignons alors la première ligne de défense britannique.

Mais qu'y a-t-il donc à défendre dans ces terres du Haut- Richelieu? La réponse se trouve une cinquantaine de kilomètres plus au nord: Montréal.

Les Français, d'abord, les Britanniques, ensuite, ont bâti des dispositifs de défense pour protéger Montréal des menaces venues du sud (menace britannique pour les premiers, américaine pour les seconds). Pour l'envahisseur, une route s'imposait : le Richelieu.

L'île aux Noix devient alors une place de choix. Les Français, un peu à la dernière minute, tentent d'y établir un fort dès 1759, sans succès. Les Américains l'utilisent lors de leur tentative d'invasion de 1775, mais reculent l'année suivante.

Les Britanniques décident finalement d'y installer une fortification d'importance en 1819: le fort Lennox, du nom du gouverneur de l'Amérique du Nord britannique.

Mais cette fortification n'aura jamais à affronter d'attaque notable. Quel bonheur pour les visiteurs d'aujourd'hui! Le fort est remarquablement bien conservé. Et par sa situation géographique isolée, on réussit facilement à se transporter au début du XIX e siècle.

Classé lieu historique national, le verdoyant site du fort Lennox est exploité par Parcs Canada, qui y offre une série d'expositions tout au long de l'été. Entre archéologie, histoire militaire et exploration de la vie quotidienne de l'époque, il est aisé d'y trouver son compte.

Il est entre autres possible de visiter la caserne, le mess des officiers, la poudrière et la prison.

De la vie du simple soldat ou de l'existence de l'insigne officier, on en apprendra beaucoup. Comme cette présence des femmes et des enfants dans ces installations éminemment militaires, question de dissuader les désertions.

Chaque semaine a sa thématique, de sorte que chaque visite ait un goût différent. Chaque fin de semaine, les guides-interprètes se font comédiens et proposent l'animation théâtrale Branle-bas de combat au fort Lennox, où se mêlent histoire, intrigue et suspense.

On accède au fort Lennox par un traversier. Embarquement à Saint-Paul-de-l'Île-aux-Noix.

Fort Chambly

Un peu plus au nord, le fort Chambly a joué un peu le même rôle que le fort Lennox. Le célèbre régiment Carignan-Salières y a construit un fort de bois dès 1665.

Lors de la visite, onpeut d'ailleurs voir (certains chanceux peuvent essayer) toutes les pièces de l'uniforme d'un soldat du régiment.

On peut aussi découvrir (mais pas essayer, cette fois) le mousquet, arme dont le temps de chargement ne donnerait à personne le goût d'aller au front. Un guide expressément formé pour le manipuler procède à des démonstrations de tir.

Les Français ont construit un premier fort de pierre sur les abords du bassin de Chambly en 1709, réaménagé par la suite par les Anglais. Moins bien conservé que le fort Lennox (seuls trois murs extérieurs sont d'origine), le fort Chambly a toutefois été superbement restauré.

Chaque dimanche, le fort Chambly propose une activité d'animation spéciale, que ce soit sur l'art de la table dans la Nouvelle-France du XVIIIe siècle ou sur la vie quotidienne des miliciens.

Les expositions et activités du fort Chambly sont plus axées sur la vie et l'histoire de la Nouvelle- France que le fort Lennox. C'est pourquoi la visite des deux forts est complémentaire et a de quoi meubler toute une journée, pourquoi pas entrecoupée d'un piquenique sur le bord du Richelieu.

Des activités amusantes

> Souper-théâtre

À quelques pas du fort Chambly, le restaurant Fourquet Fourchette, qui fait parler de lui bien au-delà de Chambly, offre des repas à base de bière Unibroue dans un charmant décor de Nouvelle-France. On peut profiter de l'ambiance chaleureuse à l'intérieur, ou encore de la splendide vue sur le bassin de Chambly à l'extérieur.

Pour rester dans le thème, on y présente la comédie Montcalm avant la tempête, digne successeur de La folle odyssée de Jacques Cartier, qui avait connu du succès jusque dans la métropole.

La pièce est présentée jusqu'au 12 septembre. On peut réserver pour le spectacle ou le souper-spectacle en composant le (450) 447-6370. On peut aussi visionner la bande-annonce du spectacle sur le site internet du restaurant au www.fourquet-fourchette.com.

> Un peu d'art dehors

Ce week-end, l'art prend un peu de place à l'histoire au fort Chambly. La Ville organise son 13e symposium «Artistes sur-le-champ» samedi et dimanche autour du thème «La Terre en héritage». La cinquantaine de peintres et sculpteurs invités ont une obligation: ils doivent absolument créer en direct, en plein air, devant le public.

> Le fort Chambly s'endimanche

Le dimanche 10 août, les soldats de La compagnie franche de la Marine paraderont en uniforme, sous les ordres de leur capitaine qui dirigera les manoeuvres (séances de tirs, relèves de la garde et récitals de fifre et tambour) selon les règles de l'art militaire du XVIIIe siècle. Les visiteurs pourront aussi juger de la qualité de leur entraînement et, s'ils le désirent, s'entretenir avec les soldats pour en apprendre davantage sur leur métier.

Infos: (450) 658-1585

> La semaine des recrues

Du 11 au 15 août, ce sera la Semaine des recrues au fort Lennox. Les enfants s'enrôleront dans le 24e Régiment d'infanterie britannique. Vêtus de leur uniforme et de leur fusil de bois, ils seront initiés aux drills des militaires de l'époque. Sous l'oeil attentif de l'officier ou du sergent, ils effectueront un tour de garde afin d'assurer la protection du fort. Les recrues pourront parfaire leur éducation en participant au chargement du canon. Ou encore choisir de devenir des espions américains et tenter de découvrir les secrets défensifs du fort Lennox.

Infos: (450) 291-5700

> Bières et saveurs

Il faut croire que Chambly aime mélanger bières et gastronomie. Car des odeurs de houblon envahiront le fort Chambly du 29 août au 1er septembre prochain à l'occasion de la Fête Bières et saveurs.

On promet une centaine de kiosques pour vivre de nouvelles expériences culinaires ou savourer de nouvelles bières. Vins, cidres et produits du terroir sont également au menu. Pour agrémenter le tout, on a prévu plusieurs spectacles musicaux.