Construit en 1809, le phare de l'île Verte se prépare à célébrer, l'an prochain, son 200e anniversaire, mais les gestionnaires de ce site historique n'ont pas l'esprit à la fête. Si le vieux phare et la bâtisse du criard sont en parfait état, il en va tout autrement de la maison du gardien et de celle de l'assistant-gardien. Des travaux s'imposent de façon urgente afin de les sauver.

La Corporation des maisons du phare de l'île Verte a donc lancé une campagne de financement afin de retaper les deux maisons, qui ont été bâties en 1959, succédant à une plus vieille maison construite en 1830. «Présentement, elles servent de gîte touristique, mais les minces profits dégagés par cette activité saisonnière ne nous permettent pas d'entreprendre de travaux importants», explique Gérard Dionne, directeur général de la Corporation.

Situés sur la pointe à Michaud, au nord de l'île, ces bâtiments subissent les rigueurs de l'hiver qui mettent leurs structures à rude épreuve. «Si le remplacement des fenêtres et du revêtement extérieur n'est pas effectué dans un court délai, l'intégrité de ces maisons est menacée», soutient M. Dionne. Le coût des travaux est évalué à 100 000 $.

L'enjeu est de maintenir ce phare historique, le plus vieux du Saint-Laurent et le troisième en âge au Canada, accessible à plus de monde possible. «Le gîte touristique est notre vache à lait. C'est ce qui nous permet d'offrir des activités d'interprétation et de maintenir le phare ouvert aux visiteurs. Sinon, on n'aura peut-être pas le choix de privatiser le site», affirme M. Dionne, l'un des 27 résidants permanents de l'île.

D'une hauteur de 17 mètres, ce phare constitue la principale attraction touristique de l'île Verte, une bande de terre longue de 12 km, située entre Rivière-du-Loup et Trois-Pistoles, ouverte au tourisme depuis l'inauguration d'un traversier en 1990. Cinq personnes y travaillent pendant la haute saison, ce qui en fait le principal employeur de l'île avec la municipalité de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs (qui englobe le territoire de l'île Verte au complet). Ce site enchanteur offre des vues incroyables sur le fleuve, l'embouchure du Saguenay et les montagnes de Charlevoix. Il a été désigné monument historique en 1976 par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.

Cette collecte de fonds sera probablement suivie d'une autre, car des travaux sont également nécessaires sur des bâtiments secondaires. Fermés depuis 1972, le phare de l'île Verte et la bâtisse du criard appartiennent toujours à la Garde côtière canadienne, mais le terrain sur lequel il se trouve, les maisons ainsi que les bâtiments secondaires sont la propriété de la municipalité. Il est question que la propriété du phare lui-même soit transférée à la municipalité dans un proche avenir.

Les visiteurs, des gens de la région, des commanditaires et des amoureux du patrimoine maritime sont invités à contribuer pour sauvegarder ce site historique et patrimonial. «Le but: réaliser les travaux au printemps 2009 afin de célébrer le bicentenaire», dit M. Dionne. Les donateurs recevront un reçu aux fins d'impôts. Pour en savoir plus, consultez le site www.ileverte.net.

Repères historiques

1806: construction du phare de l'île Verte, le plus vieux du Saint-Laurent;

1809: mise en fonction;

1959: constructions de l'actuelle maison du phare et de celle de l'assistant gardien;

1972: le dernier gardien quitte le phare;

1976: le phare est désigné monument historique par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada;

1983: le terrain et les bâtiments secondaires deviennent la propriété de la municipalité de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, mais le phare lui-même et la bâtisse du criard demeurent la propriété de la Garde côtière canadienne;

1996: le site devient un gîte touristique;

2009: bicentenaire du phare.