Trois nouveaux pensionnaires, tout à fait uniques, sont installés à Hemmingford: des lions blancs! «Ce sont des animaux rares et légendaires, dit Jean-Pierre Ranger, président du Parc Safari. Ils ont valeur de symbole, car ils sont porteurs de messages quant à l'avenir de notre planète.»

On les pensait disparus, mais un chercheur, Chris McBride, a retrouvé leurs traces en Afrique du Sud il y a 35 ans.

Depuis, le zoo de Johannesburg et certaines fermes d'élevage ont veillé à leur reproduction.

Aujourd'hui, il y en aurait entre 150 et 200 dans le monde. «Moins que les pandas», précise M. Ranger.

Hemmingford est le seul zoo canadien où l'on peut admirer des lions blancs. Ailleurs dans le monde, on en retrouve notamment en Chine, en Indonésie et aux États-Unis, à Las Vegas.

Le mâle et les deux femelles, âgés entre deux ans et deux ans et demi, sont arrivés en mai dernier. Le public peut voir ces majestueux félins, dans les tunnels vitrés du parc, depuis la mi-juin.

On les appelle les lions blancs, car un gène donne à leur fourrure une couleur variant du blond au blanc presque pur. Ils ne sont pas albinos.

Les chercheurs analysent leur patrimoine génétique pour trouver les particularités qui les distinguent des lions de couleur fauve. «Il pourrait s'agir d'une espèce différente», avance Jean-Pierre Ranger.

En plus de la couleur de leur pelage, les lions blancs auraient une masse corporelle de 15 à 20 % supérieure à celle des autres lions. Certains ont les yeux jaune pâle et parfois le tour de leur iris est bleu foncé.

Pour les Africains ce sont des animaux mythiques, presque divins. On les considère comme les protecteurs des chefs de tribus.

Cela n'empêche toutefois pas des fermes africaines d'élevage de servir de camps de chasse. Certains individus fortunés sont prêts à débourser jusqu'à 100 000 $ pour abattre dans des enclos ces animaux menacés d'extinction.

Heureusement, le Global White Lion Protection Trust d'Afrique du Sud veille à la protection des lions blancs. Un de ses objectifs est de les réintroduire sur un territoire protégé dans la région du Timbavati, d'où proviennent plusieurs lions blancs.

Le Parc Safari d'Hemmingford veut aussi faire sa part.

«Nous voulons démarrer un nouvel élevage et contribuer à la survie de l'espèce», explique M. Ranger.

Il faut dire que le parc québécois détient un atout exceptionnel. Son mâle dominant, Simba, est porteur du gène récessif qui peut donner un pelage blanc.

«Par croisement avec les lionnes blanches, il pourrait contribuer à la diversité du patrimoine génétique, explique le président. Il est possible qu'un jour, le Parc Safari envoie de jeunes lions blancs à la liberté dans un grand parc à Timbavati.» Ce serait la conclusion d'une très belle histoire.