Les Jamaïcains l'appellent «Chinaman», mais pourtant, Manas est d'origine laotienne. Il consacre ses journées à la confection de sushis, avec la même liberté d'esprit qu'en spinnant des beats roots à la Maison du Reggae. Rencontre avec Monsieur Rasta-Tempura.

Quel est le lien entre le reggae et le sushi?

Tout d'abord, les poissons red snappers qu'on utilise pour faire les sushis viennent de la Jamaïque, où il y a d'ailleurs énormément de Japonais. Au resto où je travaille, c'est très open mind et new style, on innove beaucoup en faisant des nouvelles créations. Par exemple, c'est mon chef, Tri, qui a inventé les rouleaux de feuilles de riz et les sushis tartares tempuras.  Le reggae se situe dans la même philosophie de free mind.

As-tu commencé à t'intéresser au reggae à cause de l'aspect «herbe apaisante» qui s'y rattache?

Non, mais j'avoue par contre que le reggae et «l'herbe», c'est une combinaison gagnante.  Il y a plein de chansons qui parlent de fumer du weed.  La mélodie, le tempo et le chanvre, ça créer le mood relax parfait.

Qu'est-ce que le reggae a de plus hot que les autres styles musicaux?

Quand j'écoute du reggae, je me sens libre. Ça transmet un beau message important de one love et one blood : les humains sont tous pareils et on devrait tous s'aimer et être en paix. Aussi, tout le monde à travers la planète aime le reggae. Tu mets du Bob Marley n'importe où dans le monde et les gens vont le connaître et groover de la tête.

Si tu avais la chance de te retrouver devant le King Bob Marley, tu lui dirais quoi?

Big up rasta ! Nouff respect ! (Enough respect)

J'adore.  As-tu d'autres expressions reggae de la sorte?

À la job, avec des livreurs de poissons reggae, deux Jamaïcains et un rastaman haïtien, on se lance souvent des : «Wah gwan mi britha ?» (What's going on my brother ?), ou «Mi dea !» (I'm there !).