La consommation d'alcool peut avoir un effet positif sur le développement des relations intimes, mais son abus peut mener tout droit vers un « véritable désastre » tant sur le plan des relations amoureuses que sur celui des relations sexuelles, prévient vendredi Éduc'alcool.

L'organisme a donc choisi de lancer une nouvelle publication sur l'alcool et le sexe, afin de dresser un portrait des enjeux connus et moins connus de la consommation d'alcool et de ses effets.

Éduc'alcool ne cache pas que la consommation d'alcool avec modération peut être accompagnée d'aspects positifs, notamment grâce à ses effets aphrodisiaques et désinhibiteurs. Chez les hommes, souligne la publication, l'alcool exerce « un effet physiologique favorable au fonctionnement érectile », tandis que chez les femmes, consommer de l'alcool est favorablement associé à toutes les dimensions du fonctionnement sexuel.

L'abus d'alcool peut cependant pousser aux comportements à risque, comme celui d'avoir des rapports sexuels sans condom. L'utilisation du préservatif est ainsi plus incertaine lorsque le rapport sexuel se déroule sous les effets de l'alcool, une conséquence qui s'explique par les effets désinhibiteurs de l'alcool. Éduc'alcool nuance toutefois en citant d'autres études qui indiquent plutôt que la quantité d'alcool consommée augmente la probabilité d'avoir une relation sexuelle, mais pas nécessairement d'en avoir une non-protégée, sauf chez ceux qui n'avaient déjà pas l'habitude d'utiliser une méthode contraceptive.

La nouvelle publication d'Éduc'alcool traite également du délicat sujet du lien entre l'abus d'alcool et la violence sexuelle.

La consommation d'alcool engendrerait ainsi une « myopie » qui réduit la capacité des victimes à reconnaître les signes de danger et les situations qui comportent un risque potentiel d'agression sexuelle.

« Dans les cas d'agression avec des partenaires inconnus ou occasionnels, plusieurs enquêtes et recherches ont montré que la consommation d'alcool augmentait la probabilité d'être sujet de victimisation sexuelle, particulièrement chez les femmes. La question est des plus délicates, car, pour plusieurs, établir ce lien équivaut à jeter le blâme sur la victime. Il faut préciser : pour qu'il y ait une relation sexuelle, il doit y avoir un consentement qui doit se manifester par des paroles ou des gestes. L'absence de résistance parfois observée chez des personnes en état d'ébriété n'équivaut pas à un consentement », souligne l'organisme dans sa publication.

Le directeur d'Éduc'Alcool, Hubert Sacy, souligne que la consommation d'alcool n'est « ni une cause nécessaire ni une cause suffisante de la violence dans les relations intimes », mais qu'elle « y contribue significativement tant chez l'agresseur que chez la victime ». Il prône donc la modération.