Même les adolescents les plus populaires sont parfois victimes d'intimidation, révèle une nouvelle étude américaine, et leur statut social pourra venir amplifier les conséquences négatives ressenties.

Le chercheur californien Robert Faris et ses collègues ont demandé à 4200 adolescents fréquentant 19 écoles secondaires de la Caroline du Nord de remplir des questionnaires portant sur leurs réseaux sociaux. Cela leur a permis d'identifier les jeunes les plus populaires, en fonction du nombre de fois où ils étaient cités par leurs pairs comme faisant partie de leurs amis.

Autant parmi les garçons que les filles, les scientifiques ont déterminé que les adolescents qui se trouvent au milieu de la hiérarchie scolaire - ceux qui font partie du 50e centile - et qui progressent jusqu'au 95e centile augmentent de plus de 25% leur risque d'être victimes d'intimidation.

Une fois installés au sommet, au-dessus du 95e centile, les jeunes semblent toutefois intouchables et n'ont plus à s'inquiéter d'être intimidés.

Les conséquences de l'intimidation semblent particulièrement intenses chez les adolescents populaires qui sont soudainement victimisés. Plus la victime était populaire, disent les chercheurs, plus elle ressentira de dépression, d'anxiété, de colère et d'exclusion sociale. Des problèmes psychologiques, académiques et sociaux ont aussi été décelés.

Les scientifiques expliquent que les jeunes populaires croient probablement qu'ils ont le plus à perdre, puisqu'ils ont trimé dur pour gravir la pyramide sociale de leur école. Il est aussi possible qu'ils soient pris complètement par surprise par l'intimidation.

M. Faris a expliqué que les intervenants doivent réaliser que les victimes d'intimidation ne sont pas seulement les jeunes qui ont des problèmes d'image corporelle, qui démontrent de piètres aptitudes sociales ou qui souffrent de timidité.

L'étude est publiée dans l'édition courante du American Sociological Review.