Les mamans Alexandra Diaz et Marianne Prairie s'expriment sur le sujet.

Pas de combat chez Alexandra Diaz

Henri, 7 ans, n'a jamais porté de vêtement inspiré de l'armée. Ni tuque à motif de camouflage ni chandail orné d'un hélicoptère militaire, si présents dans les rayons pour garçons. Sa mère, l'animatrice Alexandra Diaz, s'y oppose catégoriquement.

«Ma famille a quitté le Chili après le coup d'État, en 1974, indique-t-elle. Le frère de ma mère a été assassiné par la junte militaire. Mon fils ne porte aucun motif militaire, par respect pour mon oncle et ma mère.»

Pas de Barbie

Sa fille Simone, 4 ans, peut être vêtue de rose. «Mais pas tous les jours», précise Mme Diaz. Il est hors de question qu'elle chausse des talons hauts ou qu'elle enfile un chandail décoré de sacs à main. Pas de Barbie non plus. «C'est une bimbo, Barbie!», s'exclame la maman.

Simone peut toutefois se déguiser. «C'est comme pour les bonbons: je ne les interdis pas, comme je n'interdis pas les robes de princesse. Mais il faut éviter l'excès, explique Mme Diaz. Il faut trouver le juste dosage entre l'expression de la personnalité et le fait qu'il y ait un temps opportun pour les choses dans la vie.»

Le militantisme vestimentaire de Marianne Prairie

Découragée de ne voir que des messages «plates et cutie cute cute» sur les cache-couches destinés aux bébés filles, Marianne Prairie s'est lancée dans le militantisme vestimentaire. Son idée: transférer des bodys bleus ornés de la phrase «A little durt doesn't hurt» (Un peu de saleté ne fait pas de mal) du rayon des garçons à celui des filles!

Surprise par une vendeuse, l'auteure du blogue Ce que j'ai dans le ventre n'a pas pu mettre son plan à exécution. Mais une de ses lectrices a déplacé des t-shirts roses sur lesquels était inscrit «Pretty Perfect» (Pratiquement parfait-e) chez les gars, mettant ainsi «un peu de couleur dans tout ce gris». Avis aux intéressées: Mme Prairie vous invite à publier vos photos de militantisme vestimentaire sur Twitter ou Instagram, identifiées par le mot-clic #racktivisme.

Plus de choix SVP

Mère de deux fillettes, la Moquette Coquette n'est pas contre le rose pour les filles et le bleu pour les garçons. Mais elle réclame plus de choix. «C'est la disparition du vêtement neutre, qui n'est pas connoté, stéréotypé, qui m'inquiète», explique-t-elle. Les vêtements pour filles sont «trop roses, trop brillants, trop princesse, constate-t-elle. Un petit garçon peut porter du rose, lui aussi. Il faut brasser les codes, qui sont extrêmement subjectifs. Peut-on penser par nous-mêmes?»

Que répondre à ceux qui plaident que ce sont juste des t-shirts? «Ce sont juste des t-shirts parmi d'autres messages, d'autres produits avec lesquels les enfants jouent et apprennent, fait-elle valoir. C'est important de ne pas en laisser passer. D'être vigilants.»

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Mère de deux fillettes âgées de 1 et 3 ans, Marianne Prairie dénnonce le fait que les vêtements pour enfants sont «extrêmement stéréotypés».