La cyberintimidation est un phénomène répandu. Un adolescent canadien sur cinq a déjà été témoin de ce fléau. Toutefois, il est possible d'en repérer les signes avant-coureurs, explique Rémi Côté, psychologue en milieu scolaire.

Q Est-ce qu'il y a des jeunes plus à risque ?

R Certains jeunes sont plus fragiles. Certains vont réagir à la violence par la violence, et d'autres vont le prendre plus personnel. Il y a des personnes qui vont être plus vulnérables et moins aptes à se défendre dans les périodes de fragilité. Elles ne peuvent pas arriver à se défendre. Au lieu de s'affirmer, elles vont s'isoler. Une remarque va devenir une catastrophe.

Q Pourquoi les jeunes commettent-ils l'irréparable ?

R Le suicide est interprété comme une solution, comme le bout du tunnel pour s'en sortir. Ils sont tellement préoccupés que leurs problèmes occupent toute la place. La cyberintimidation peut créer de l'anxiété, la dépression et le manque de sommeil. Le harcèlement peut donc altérer le jugement, faisant en sorte que la personne ne voit plus de solution... sauf le suicide.

Q Comment repérer les signes avant-coureurs ?

R Il faut prendre ça au sérieux. Il y a des signes, dont la fatigue, la dépression, les changements d'humeur rapides ; la personne ne parle plus, ou encore va tenir des propos qui vont détonner de ses habitudes, elle peut aussi chercher à s'isoler. Les parents et les amis peuvent remarquer ces symptômes.

Q Des outils pour aider ?

R C'est important d'avoir des moments seuls avec le jeune et, surtout, d'éviter la confrontation. On peut aussi proposer des activités où notre jeune pourra se confier en toute tranquillité, où le parent sera seul avec le jeune. Et il ne faut pas hésiter à faire appel à des professionnels de la santé.

Source: Ipsos Reid (mars 2012)