Baptiser un joli veau tout juste né: c'est ce qu'ont fait les enfants participant au camp de jour Ferme en folie. Le nom qu'ils ont donné au bébé de 100 livres? Disney.

Plutôt que de passer l'été au parc ou à la piscine, ces jeunes ont choisi de s'initier à la vie agricole à la ferme Geobastien, de Sainte-Anne-des-Plaines. Au programme: soins aux vaches, balades en tracteur et jeux dans le labyrinthe tracé dans un champ de maïs. Que les parents se rassurent: contrairement aux agriculteurs, les enfants n'ont pas à faire la traite à 5h.

«Les enfants vont à l'épicerie acheter du lait, sans savoir d'où il vient, dit Yvan Bastien, propriétaire de la ferme Geobastien, exploitée par sa famille depuis 1965. C'est pareil pour les oeufs. Comme notre ferme est proche de la ville, on a décidé de montrer ce qu'on fait.»

C'est ainsi que, depuis 2008, l'étable a ouvert ses portes à 800 enfants de 5 à 12 ans, que l'organisme L'Air en fête transporte de Rosemère, Terrebonne et Mirabel, matin et soir. Chaque participant choisit la vache qui sera la sienne, le temps du camp. Rapidement, les petits rats des villes se transforment en rats des champs.

Les veaux ont-ils un nombril?

Allyson Tellier, 5 ans, a adopté la vache Lisa «parce qu'elle est belle», a expliqué la blondinette. Victor Vosburg, 11 ans, a préféré Dénature, «la première qui n'a pas dit meuh quand je suis passé devant», a-t-il indiqué.

«J'aime m'occuper des vaches, a dit Victor. Il y a du monde qui trouve ça bizarre, mais c'est comme un chien: on lui donne à manger, on ramasse ses cacas et on peut jouer avec elle. En plus, elle donne du lait.»

«Un fort lien d'appartenance se crée entre les enfants et les animaux, a dit Cloé Poudrier, alias Catastrophe, coordonnatrice du camp Ferme en folie. À la fin de la semaine, on voit beaucoup de larmes.»

Lors du passage de La Presse, les enfants ont constaté que comme eux, les veaux ont un nombril, héritage du cordon ombilical. Ils ont assisté à l'expulsion placentaire de la vache qui venait de mettre bas. En plus d'apprendre qu'il s'agissait d'une mère porteuse, ayant mené à terme l'embryon d'une autre vache, à la génétique supérieure!

Une fois l'été passé, la ferme reçoit divers groupes, notamment scolaires. «Même des adultes ignorent que pour donner du lait, une vache doit avoir eu un veau», a souligné Isabelle Hardy, agronome et conjointe de M. Bastien.

Afin de mieux faire connaître leur réalité, une centaine de fermes accueilleront gratuitement les visiteurs le dimanche 9 septembre prochain, à l'occasion des 10es portes ouvertes de l'Union des producteurs agricoles (UPA). Même les incurables citadins pourront admirer animaux de ferme et machinerie agricole au cours d'une fête champêtre, offerte par l'UPA le même jour, au parc Jean-Drapeau de Montréal.