«Finalement, le truc pour ne pas déraper au party de bureau, c'est de boire un peu pendant toute l'année», ai-je entendu de la bouche d'une collègue, respectable mère de famille et employée modèle, lors d'une récente rencontre festive de fin d'année.

Quelques heures plus tard, de retour à la maison, l'émission spéciale «Noël» de Saturday Night Live prolongeait l'esprit guilleret. Un sketch parfaitement stupide et troublant de vérité m'a fait crouler de rire: on y voyait cinq membres d'une famille autour d'une tablée de Noël où l'atmosphère était aussi lourde et compacte qu'un Yorkshire Pudding. Les convives étaient tellement absorbés dans leurs névroses, leurs bagages émotifs, leurs non-dits et leurs rancunes respectives, qu'ils ne pouvaient articuler ne serait-ce qu'une syllabe, sans recevoir comme une gifle les injures d'un membre de la tablée qui interprétait leurs dires comme une attaque vicieuse.

Le sketch se concluait avec des litres de vin versés dans les verres pour non pas alléger l'atmosphère, mais pour anesthésier le malaise.

Le commentaire de ma collègue, me disais-je, s'applique tout autant à l'art d'entretenir ses relations interpersonnelles: mieux vaut nourrir ses habiletés sociales (et son rapport au conflit) 365 jours par année, plutôt que d'échouer au réveillon avec une brique de ressentiment sur les épaules. Même si pour des raisons qui dépassent souvent la seule volonté individuelle, le temps des Fêtes a le redoutable pouvoir de réveiller le pire chez les meilleurs d'entre nous...

Additionnez la fatigue, les commentaires aromatisés au scotch d'un beau-frère au-dessus de ses affaires, les tensions familiales après un commentaire déplacé sur Facebook d'une cousine étourdie, et voici rassemblés les ingrédients pour anéantir la somme de 12 mois de thérapie et nous faire redevenir des adolescents bougons et fâchés contre le monde entier.

Le temps des Fêtes et les émotions à fleur de peau sont aussi indissociables que la couronne de crevettes à cocktail et le bol à punch. Une des mes scènes préférées de catastrophes de Noël est la mauvaise humeur qui vire en furie apocalyptique au salon de la famille Griswold dans le classique Le sapin a des boules, après l'explosion de la dinde, le sapin cramé et le boni de Noël qui a fait faux bond.

Et si, plutôt que d'en faire toute une histoire et risquer un ulcère d'estomac (ou une dépendance à Angry Bird), on empruntait plutôt la voie de l'autodérision?

Le 28 décembre, les lecteurs de Cher journal renoueront avec leurs ados intérieurs en dévoilant des extraits des journaux intimes de leurs années formatrices. Vous savez, cette époque dramatique et intense, où les enfants les plus adorables cessent de croire au père Noël et se métamorphosent graduellement en personnages au tempérament explosif, dignes d'un feuilleton brésilien? Le timing ne saurait être plus exquis, alors que les émotions crépitent...

Pour nous faire rire et nous rappeler que nous avons tous un jour été des ados obsédés par le style de notre frange et l'appartenance au bon groupe, Bianca Gervais, Lydia Bouchard, Sébastien Diaz, la collègue Chantal Guy et d'autres intrépides lecteurs nous entraîneront ainsi dans leurs épanchements de jeunesse. À mi-chemin entre Noël et la Saint-Sylvestre, cette soirée à L'astral s'annonce comme l'escapade parfaite pour renouer avec notre ado intérieur et se rappeler qu'un jour qui devait ressembler à un 4 janvier, la crise s'est terminée.

Joyeux temps des Fêtes à votre ado intérieur...