De quoi causent les adolescentes, à huis clos, dans leurs chambres, sur Facebook ou dans la cour d'école? D'amour, de fringues, de leurs parents, de leurs aspirations, on présume. Mais quels mentors ou modèles, les jeunes filles écoutent-elles? «Les stars, les mannequins, les vedettes de la téléréalité, les footballeurs», répond Guillaume Arnaud, éditeur du Dico des filles 2012 qui, cette année, célèbre son 10e anniversaire.

Mine de rien, celles qui ont 13-14 ans aujourd'hui ne vivent pas la même réalité adolescente que les premières lectrices du Dico. Les filles d'aujourd'hui ont grandi avec les réseaux sociaux, le téléchargement de musique, l'explosion des séries télé, et Le dico des filles s'est adapté en conséquences.

Avec un abécédaire qui regroupe une panoplie de sujets allant «d'acné» à «zen», le Dico entend guider les jeunes filles sur le ton de la grande soeur bienveillante, indique Guillaume Arnaud. «Elles connaissent la culture, l'actualité. Mais c'est aussi une période où l'autorité parentale atteint certaines limites.»

Avec une facture visuelle très «magazine féminin», le Dico 2012 offre comme entrée en matière un «dossier années 50» avec plusieurs photos de looks glamour rétro (avec le prix et les marques des vêtements). Pour les lectrices québécoises, une section «Spécial Québec» met en vedette une Mitsou métamorphosée en Marilyn Monroe (avec quelques adresses montréalaises où l'on peut retrouver l'ambiance des années 50).

Les jeunes lectrices pourront aussi lire une bédé, un dossier léger sur les rapports mère-fille (avec des conseils tels qu'«acceptez que votre mère et vous ayez des goûts différents...» qui offre même des tuyaux pour obtenir des permissions («demandez la permission longtemps à l'avance en donnant le plus d'informations possibles»), répondre à un questionnaire sur le cinéma et découvrir des stars d'hier comme Jean Seberg, Brigitte Bardot, Marlene Dietrich...

Amour, gothique, homosexualité, maquillage...

La fameuse «grande soeur bienveillante» qui donne le ton au Dico des filles ne craint pas les sujets délicats, mais a aussi des idées arrêtées qui parfois font sourciller.

Sur l'homosexualité, par exemple, elle impose le point de vue suivant. «Quand on aime quelqu'un, on a envie d'avoir un enfant avec lui. C'est ce qui peut faire souffrir les personnes homosexuelles: elles savent qu'elles ne pourraient pas avoir d'enfants avec une personne du même sexe.»

Dans les pages consacrées au style «gothique», elle émet aussi de sérieuses réserves. «Dans leur démarche, les gothiques manifestent un refus du monde, un goût pour la provocation, le pessimisme et le mystère...»

Entre des avertissements sur les méfaits de l'alcool («mais attention, même consommé en petite quantité, l'alcool peut avoir des conséquences dramatiques) et les dangers des drogues dures, le Dico s'épanche avec fraîcheur sur le sujet de l'amour, de l'amitié, de la sexualité, du maquillage...

Concluant sur l'art d'être zen («vous devez apprendre à rire de vous-même et de vos folles angoisses... apprendre à respirer et faire du sport...), Le dico des filles, souligne Guillaume Arnaud, se veut aussi un véhicule pour guider des discussions parents-ados.

Et les gars, eux? Ils auront leur tout premier Dico en décembre 2011. Au programme? Une approche ludique, des illustrations de type manga et des discussions franches sur des sujets comme le crucial dilemme «slip ou boxer?».

Le dico des filles 2012 arrive aujourd'hui en librairie.