«Nous avons une très bonne collaboration avec la Ville de Montréal mais, du côté du ministère de l'Éducation, la porte est complètement fermée, cadenassée, cimentée. Nous n'avons aucune écoute», se désole Lise Roche, de l'organisme AlterGo, à qui parviennent les demandes de parents qui veulent envoyer leur enfant handicapé au camp de jour.

Les demandes vont en augmentant, mais non les subventions, si bien qu'on ne répond qu'à 41% des besoins. «Certains des parents qui ont présenté une demande n'ont eu absolument aucune semaine de camp pour leur enfant et ils ne l'apprennent que tardivement, en juin.»

Mme Roche signale que certains enfants peuvent être acceptés à condition que les parents paient eux-mêmes un accompagnateur personnel. Le problème, c'est que le portefeuille de ces parents n'est pas élastique. «Ils passent déjà l'année entière à payer des soins spécialisés, qu'il s'agisse d'orthophonie, d'ergothérapie ou autres. C'est beaucoup leur demander.»

Pour Mme Roche, le manque de subventions remet en question le droit aux loisirs des enfants handicapés, en plus du droit au travail des parents. Trop d'entre eux, signale-t-elle, doivent laisser leur boulot pour s'occuper de leur enfant.

Au ministère de l'Éducation, Esther Chouinard, responsable des relations avec la presse, informe que les camps de vacances pour handicapés sont financés principalement par le Programme d'assistance financière à l'accessibilité aux camps de vacances, dont l'enveloppe totale est de 3,8 millions. Cette enveloppe «n'a pas été bonifiée depuis 2000-2001» et il y a eu «des compressions de 325 000$ en 2003». L'enveloppe pour les camps de jour, elle, est de 1,3 million et n'a pas été bonifiée depuis 2001.