Les enfants qui voient leurs parents saouls ont deux fois plus de chances de boire excessivement, selon une étude conduite auprès de 5700 adolescents de 13 à 16 ans en Angleterre publiée vendredi.

L'enquête conduite par l'institut de sondage Ipsos Mori pour une fondation de recherche en sciences sociales révèle qu'un adolescent de 13-14 ans sur quatre a déjà été saoul plus d'une fois, et un sur deux chez les 15-16 ans.

Parmi les 13-14 ans, 70% ont déjà bu de l'alcool, et 89% pour les 15-16 ans. La plupart ont bu leur premier verre à l'âge de 12-13 ans.

Les adolescents laissés sans supervision parentale sont davantage susceptibles de recourir au «binge drinking», qui consiste à boire jusqu'à perdre tout contrôle, une pratique très répandue outre-Manche, et de plus en plus commune en France.

Selon l'étude conduite pour la Fondation Joseph Rowntree, les adolescents dont les parents ignorent où ils se trouvent le samedi soir, ou qui regardent des films interdits au moins de 18 ans sans supervision sont d'autant plus enclins à boire.

«L'étude montre que les parents ont plus d'influence qu'ils le pensent sur le comportement de leurs adolescents», a commenté Claire Turner, de la fondation Joseph Rowntree.

«Ce que les parents disent et leur comportement vis-à-vis de l'alcool ont une forte influence sur la façon dont leurs adolescents vont boire», ajoute-t-elle.

L'étude doit permettre d'accentuer les efforts de prévention, auprès des parents et à l'école, selon la fondation.

Selon des chiffres publiés en septembre 2010, 39% des hommes britanniques et 31% des femmes dépassent les limites raisonnables de consommation quotidienne d'alcool, soit 3 à 4 unités d'alcool par jour pour les hommes et deux à trois pour les femmes.

Une unité d'alcool correspond à 10 ml d'éthyl alcool, une mesure un peu abstraite qui équivaut par exemple à 25 ml de boisson alcoolisée à 40% par volume.

La consommation moyenne dans le pays, selon l'étude de l'office des statistiques, était de 12,4 unités par semaine en 2009.