Selon une équipe de chercheurs, le shopping crée encore plus de dépendance chez les jeunes en 2010, notamment à cause d'une nouvelle tendance dans les sites de médias sociaux, le «hauling» (de l'anglais anglais «haul», qui signifie butin).

Faire du «hauling», cela veut dire réaliser un film sur YouTube dans lequel l'ado se met en scène pour se vanter de ses derniers achats dans un vlog (blog vidéo). Le phénomène touche surtout les filles et concerne essentiellement les achats d'articles de mode et de cosmétiques. Certains s'inquiètent de l'ampleur que prend le phénomène, et voici quelques exemples de vidéos de «haul»: https://www.youtube.com/results?search_query=haul&aq=f

Les vidéos les plus populaires récoltent près d'un million de vues en moins de six mos.

Des entreprises comme Forever21 et Urban Outfitters se sont rués sur la nouvelle tendance pour faire la promo de leurs propres articles et boutiques, et certaines ont même organisé des concours de «haul» pour braquer les projecteurs sur les adolescentes les plus entreprenantes.

Le 27 septembre, la psychologue April Lane Benson, qui est l'auteur de To Buy or Not to Buy: Why We Overshop and How to Stop a expliqué à Relaxnews que les achats compulsifs sont à classer dans la même catégorie que les troubles de l'alimentation, mais qu'ils étaient moins stigmatisés socialement, et même encouragés.

«Il y a un côté plutôt obscur à ce phénomène. Certaines blogueuses sont en train de devenir accro à la réalisation de ces vidéos (et abusent du shopping au détriment de leur santé); une ado de 16 poursuit son cursus scolaire à domicile pour lui permettre d'avoir plus de temps pour faire du shopping, et la petite soeur de sept ans d'une autre blogueuse est en train de prendre de l'avance sur les fashionistas en CE1 avec son propre vlog. Le côté le plus obscur, cependant, se trouve dans les faux messages qui sont véhiculés par ces vidéos: tous ceux qui pensent que l'argent ne fait pas le bonheur ne savent tout simplement pas où il faut faire du shopping», analyse April Lane Benson.

Selon la psychologue, voici cinq questions qui peuvent permettre de vérifier si vous présentez des symptômes d'acheteuse compulsive:

-  Est-ce que le shopping constitue un pansement pour remédier à une douleur?

-  Vous sentez vous déprimée?

-  Etes-vous incapable d'arrêter?

-  Vous sentez-vous coupable ou avez vous honte de votre comportement?

-  Est-ce que vous dépensez souvent plus que vous ne le souhaitiez et possédez-vous des articles inutilisés ou cachés?

-  Ressentez-vous le besoin de cacher vos séances de shopping excessif?

La psychologue ajoute qu'il est possible pour les parents d'identifier un problème de ce type chez leurs enfants en leur montrant comment ces derniers utilisent leur temps libre et en leur indiquant qu'il existe de meilleures façons de l'utiliser, tout en faisant la promotion des «idées et expériences, puisqu'elles sont plus enrichissantes que les biens et les services.»

«Le shopping compulsif, au contraire des expériences, favorise l'esprit de compétition et l'isolation».

Certaines études ont montré qu'Internet est un terreau fertile non seulement pour les «hauleuses» mais aussi pour les autres individus atteints de shopping compulsif et les personnes qui cherchent à combler un manque en faisant des achats doivent se rappeler que les personnes qui animent les réseaux de shopping (comme QVC, HSN), les infopublicités et les hauls «ne sont pas «leurs» amis».

Plus d'infos sur le sujet, et un lien vers le livre du Dr. Benson: https://www.stoppingovershopping.com/

Etude complète, intitulée «The Relationship Between Consumers' Tendencies to Buy Compulsively and Their Motivations to Shop and Buy on the Internet»: https://bit.ly/a72ERp

Etude complète, intitulée «When a Better Self is Only a Button Click Away: Associations Between Materialistic Values, Emotional and Identity-Related Buying Motives, and Compulsive Buying Tendency Online»: https://www.atypon-link.com/GPI/doi/abs/10.1521/jscp.2007.26.3.334