France Gosselin a travaillé cinq ans comme comptable. Cinq ans pour se rendre compte que ça n'était pas, mais pas du tout pour elle. «La routine, l'absence de défi, je me sentais encroûtée derrière mon ordi, à toujours faire la même chose.» Elle décide alors de «virer de bord», comme elle dit, pour se lancer dans la fabrication de bijoux qu'elle appelle des «perles à porter». Depuis, elle travaille en chantant. «J'ai vraiment trouvé ce que j'aime faire», répète-t-elle. Ce qui l'anime? L'aspect «créatif», dont elle voit le résultat immédiat. «Contrairement à la finance, où on travaille toujours sur une portion d'un tout, là, en 45 minutes, j'ai un produit fini.» Et puis l'indépendance d'action: «Je travaille de chez moi. C'est moi qui crée. Moi qui décide.» Résultat? «Ma vie a beaucoup plus de sens. J'ai le goût de me lever le matin, de faire ce que je fais.»

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Quand on demande à Nathalie Roux ce qu'elle fait, les gens comprennent habituellement «actrice». «Ah oui?» lui répond-on, l'air intéressé. «Non: FACtrice!» S'ensuit toujours un léger malaise.

Pourtant, la jolie brune ne renie pas du tout son job. Au contraire. «J'adore ça!» Mais il faut avouer que son parcours est original: après avoir fait des études en musique et en lettres, obtenu un bac en sexologie et travaillé avec des personnes souffrant de déficience intellectuelle, voilà qu'elle se retrouve à distribuer du courrier aux quatre coins de la ville, hiver comme été. «Au début, ça a été un choix financier. J'aime aussi l'horaire. Je ne me casse pas la tête. Et puis c'est très physique.» Que du bon, finalement. Ses autres jobs ont souvent été «engageantes émotivement». «J'étais souvent impatiente de voir les résultats, de sentir que ça avance. Ici, il y a toujours un début et une fin, dit-elle. J'ai beaucoup plus de pouvoir.» D'où son bonheur.

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Lancez-le sur le sujet de la charpenterie traditionnelle, et Paul Boyer s'anime. Il brille. «Ç'a été une révélation», dit-il. Il faut dire que cette découverte, qu'il a faite grâce à un ami, est tombée à pic. Agent immobilier pendant 30 ans, il avait fait «le tour de la question». «Je commençais à marcher un peu à reculons, c'est sûr.» Il s'est donc plongé corps et âme dans sa nouvelle passion et a fait des stages jusqu'en Haute-Savoie pour apprendre l'art de la construction de nos ancêtres. Il achève ces jours-ci la construction de son chalet, le premier d'une série, rêve-t-il. Ici, il a tout fait. Littéralement. «J'ai coupé le bois moi-même! C'est ma façon de me réaliser. Tout ce que tu vois, c'est mon expression totale. Ça vient du plus profond de moi-même. C'est la première fois que je me réalise de cette façon.»