Dans les médias de masse, le débat fait rage depuis quelque temps. In ou out, le tatouage? D'une part, le quotidien britannique The Guardian affirme que le tatouage n'a jamais été aussi populaire. D'autre part, le New York Times nous dit que le tatouage est trop in pour être réellement in.

Laissons parler les chiffres: une étude datant de 2006 réalisée par Pew Research a révélé que 40% des Américains âgés de 26 à 40 ans avaient au moins un tatouage et que ce pourcentage était légèrement inférieur (36%) chez les 18 à 25 ans. Une autre étude, de 2007, a révélé qu'un quart (24%) des Américains étaient tatoués. Un sondage de 2010 cité par le Guardian nous apprend qu'un cinquième de la population britannique est tatoué. Ce n'est pas rien, quand même!

«Nous vivons dans une culture adolescente où les gens refusent de vieillir, explique Mariette Julien, professeure à l'École supérieure de mode. Plusieurs sondages démontrent que les Américains préfèrent dans une plus grande proportion «paraître jeune» que «paraître intelligent». Le tatouage participe à cet univers jeune et cool. C'est une manière rapide d'y accéder. Même s'il est beaucoup plus populaire qu'avant, le tatouage exprime encore une certaine marginalité. Dans l'intimité, il permet de projeter l'image de quelqu'un qui est capable d'oser.»

Quant au marché du travail, à moins d'en avoir un sur les mains ou sur le visage, le tatouage est de plus en plus accepté. «En Amérique, le tatouage est moins un handicap social que dans certains pays d'Europe», a constaté le tatoueur français Yann Black, installé à Montréal depuis trois ans.

N'empêche que le détatouage gagne aussi en popularité. La série documentaire 109, diffusée à RDI, y a récemment consacré un épisode de 30 minutes. Dans un sondage mené auprès de 1000 adultes par le site Ask Jeeves, un quart des tatoués britanniques regrettent d'être passés sous les aiguilles.

Le piercing, le tatouage, les scarifications et les implantations étant des pratiques ancestrales - les hommes du Néolithique se tatouaient -, parions que la pratique des modifications corporelles n'est pas sur le point de disparaître, peu importe ce qu'en disent les grands gurus de la «branchitude».