L'homosexualité est génétique et n'est pas une déviance, comme le soutient le Vatican, a affirmé jeudi le chercheur belge, Jacques Balthazart dans un entretien avec l'AFP à l'occasion de la parution de son livre «Biologie de l'homosexualité. On naît homosexuel, on ne choisit pas de l'être».

«Une partie des facteurs de l'homosexualité est génétique, c'est la partie que l'on connaît le moins bien», a-t-il expliqué. «On a beaucoup plus de données sur la partie hormonale de ces facteurs. Il y a enfin une partie immunologique, une réaction immunitaire développée par la mère contre l'embryon de sexe mâle» qui affecterait les préférences sexuelles, soutient-il.

Spécialiste en neuro-endocrinologie du comportement, Jacques Balthazart reconnaît vouloir s'attaquer aux thèses selon lesquelles l'homosexualité est due à des raisons psychanalytiques.

Le Vatican est sur cette ligne. «On ne naît pas homosexuel, mais on le devient. Pour différentes raisons, des questions d'éducation, parce qu'on n'a pas développé sa propre identité au cours de l'adolescence», a ainsi affirmé en décembre le cardinal Javier Lozano Barragan, ancien ministre de la santé du pape.

Jacques Balthazart veut s'adresser au grand public. Il affirme avoir rassemblé un «faisceau d'indices suffisants» de «facteurs biologiques potentiellement impliqués» dans la détermination des comportements sexuels dès avant la naissance, et qui ne dépendent pas du sexe du bébé.

«Il était temps de rééquilibrer la balance. En dépassant le conflit stupide inné/acquis ou nature/environnement. Car tout est interaction entre les deux. Sur une base scientifique, je voulais aussi démonter les croyances selon lesquelles l'homosexualité serait une maladie, une perversion, une déviance», soutient-il.