L'excision entraîne non seulement des risques pour la santé des femmes mais aussi des handicaps dans leur vie quotidienne, notamment dans leur vie sexuelle, selon les premiers résultats d'une étude menée en France, qui montre aussi que la pratique diminue.

«Les difficultés dans la vie quotidienne, et notamment sexuelle, sont rarement abordées» dans les enquêtes consacrées à l'excision dans les pays où cette pratique existe, note l'Ined dans sa dernière «Fiche d'actualité».

«L'atteinte à la qualité de vie, notamment sexuelle, est néanmoins aussi importante que les risques de santé», ajoute l'Institut, qui a mené entre 2007 et 2009 une enquête dans cinq régions (Haute-Normandie, Ile-de-France, PACA, Pays-de-la-Loire et Nord-Pas-de-Calais) auprès de 2.882 femmes adultes migrantes et filles de migrants.

Parmi ces femmes, 685 ont été victimes d'une mutilation sexuelle.

Selon les premiers résultats de l'enquête «Excision et handicap», les femmes excisées sont «plus nombreuses à déclarer des symptômes de mal-être (tristesse et découragement), à caractéristiques sociales égales».

«Elles souffrent de douleurs diverses plus intenses, entraînant plus fréquemment des gênes dans la vie quotidienne», poursuit l'Ined.

Surtout, «les résultats montrent très clairement que les femmes excisées sont confrontées beaucoup plus souvent que les femmes non excisées à des difficultés dans leur activité sexuelle».

25% disent ainsi avoir «souvent» ou «toujours» des difficultés à éprouver du désir sexuel, contre 12% chez les femmes non excisées interrogées, indique l'Ined.

L'Ined a aussi relevé que le risque d'excision «diminue nettement dans les dernières générations, attestant de l'abandon progressif de l'excision en contexte migratoire, mais aussi dans les pays d'origine».