Vous frissonnez dès que l'hiver se pointe? Tout le monde ne réagit pas de la même façon au froid, révèlent les études. Le sexe, le sommeil, le poids et même la personnalité pourraient influencer la perception de la température. Chaque thermostat est unique!

Frileuses, les femmes? Les études se contredisent sur le sujet. «La perception du froid chez la femme fluctue durant le cycle menstruel. Après l'ovulation, la consigne de son thermostat biologique change et demande une température plus élevée. Comme la température interne reste un peu à la traîne, elle a froid. Comme lorsqu'on est fiévreux», explique Michel Cabanac, professeur de physiologie à l'Université Laval et spécialiste en thermorégulation corporelle. De même, la valeur du thermostat des femmes qui prennent la pilule anticonceptionnelle serait légèrement plus élevée.

 

Les femmes retiendraient davantage la chaleur, mais auraient davantage les mains et les pieds froids, selon une étude publiée dans The Lancet. «Les femmes ont une couche de graisse mieux répartie et parviennent mieux à irriguer leurs organes vitaux. Ce système diminue cependant l'apport de sang dans les mains et les pieds, provoquant la sensation de froid», expliquent les chercheurs. Les capteurs de froid dans la peau sont quatre fois plus nombreux que les capteurs de chaud, d'où cette sensibilité particulière au froid.

Une étude torontoise publiée dans le Journal of Applied Physiology (2000) a montré que la perception de la température dépend de la taille et de la quantité de gras corporel. Lors d'une immersion dans l'eau froide, les chercheurs n'ont vu aucune différence de réponse de thermorégulation selon le sexe «lorsque la quantité de graisse et la surface corporelle exposée sont les mêmes». Comme les femmes sont souvent plus petites et que leur taux de gras est plus élevé, elles seraient donc plus susceptibles de grelotter.

Pas qu'une question de sexe

La perception de la température varie aussi selon le cycle circadien. «Au cours de la journée, notre thermostat biologique change la valeur qu'il veut pour notre corps, explique le professeur Cabanac. Il est à son minimum vers quatre heures du matin et à son maximum à 16h. C'est pourquoi on aura tendance à se découvrir au milieu de la nuit.» Au contraire, en fin d'après-midi, on enfilerait bien une petite laine. La température ambiante habituelle peut aussi influencer notre perception. Si vous êtes habitué de travailler dans une chambre froide, vous serez probablement moins sensible au froid!

Plus on est extraverti, plus on frissonne, indique d'autre part une étude canadienne publiée en 2004 dans Physiology&Behavior. Une vingtaine de sujets ont été invités à passer 90 minutes dans une pièce où la température était maintenue à 10 ºC. Puis, leur visage a été exposé à un vent de 60 km/h pendant trois minutes dans une pièce à 4 ºC. Les extravertis ont ressenti beaucoup plus d'inconfort que les névrotiques et leur rythme cardiaque était plus élevé.

Les fumeurs, les obèses et les personnes inactives ressentiraient davantage l'inconfort lié au froid. «Les aînés ne sont pas plus frileux, mais ils sont moins actifs. Ils produisent donc peu de chaleur», précise Michel Cabanac.

Bref, si on est une femme, inactive, fumeuse, faisant de l'embonpoint et extravertie, mieux vaut bien s'emmitoufler pour survivre à l'hiver sans trop pester...