Faut-il obliger les pères à prendre la moitié du congé de 16 mois qu'accorde la Suède aux nouveaux parents?

Voilà une des questions lancées dans l'arène publique en Suède par un parti politique appelé Feministiskt Initiativ (Initiative féministe), fondé il y a quatre ans par des féministes.

«Obliger les pères à prendre huit mois de congé, c'est un changement structurel qui entraînerait un changement culturel. On cesserait de dire que les pères suédois 'aident' à la maison et on commencerait à les voir comme de réels partenaires partageant les responsabilités», explique la porte-parole du parti, Stina Sundberg, rencontrée à Södermalm, le quartier bo-bo de la capitale suédoise.

 

Le parti, ajoute Mme Sundberg, a été fondé par des femmes qui voulaient que la lutte contre l'inégalité fasse l'objet d'actions concrètes.

À son arrivée en scène, en 2005, avec un programme résolument féministe, le parti a d'abord été bien accueilli mais cet enthousiasme s'est rapidement dégonflé. Cible d'attaques nourries de l'«establishment», affaibli par des dissensions internes, le parti a beaucoup souffert d'un problème d'image radicale, anti-hommes, généreusement nourrie par certains médias. Quand une grande responsable des maisons d'hébergement pour femmes battues a déclaré, dans un documentaire, que les «hommes étaient des animaux», la citation a collé au parti même si son auteure n'en était pas membre et encore moins une des âmes dirigeantes.

Aux élections de 2006, le parti n'a obtenu que 0,68% des suffrages. Toutefois, au scrutin européen de juin dernier, il a récolté 2,2% des votes. Pas assez pour lui donner un siège, mais assez pour qu'on puisse parler d'un certain retour...