La circoncision, qui a contribué à prévenir la transmission du sida chez les hommes hétérosexuels en Afrique, ne peut pas aider à protéger du virus les hommes gais, selon la plus vaste étude menée sur la question aux États-Unis.

L'étude, dont les résultats ont été présentés mardi, devrait influer sur les premières directives que livrera le gouvernement américain en matière de circoncision. Le docteur Peter Kilmarx, des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies, a soutenu que la circoncision «n'est pas considérée bénéfique» pour stopper la propagation du VIH chez les hommes gais.

Néanmoins, l'agence américaine prévoit encore recommander la pratique pour d'autres groupes, incluant les enfants de sexe masculin et les hommes hétérosexuels dont l'activité sexuelle est à haut risque.

L'ONU/SIDA et d'autres organisations internationales de santé font la promotion de la circoncision - l'ablation partielle ou totale du prépuce - en tant que stratégie importante de réduction de la propagation du virus. Il n'y avait pas encore eu d'appel semblable aux États-Unis.

Cela s'explique peut-être par le fait que près de 80 pour cent des hommes aux États-Unis sont déjà circoncis - une proportion beaucoup plus importante que dans la plupart des pays. Mondialement, le taux de circoncision des hommes est estimé à environ 30 pour cent.

Alors que le VIH s'étend particulièrement parmi les hommes hétérosexuels actifs en Afrique et dans d'autres parties du monde, ce sont surtout les hommes gais qui ont été infectés aux États-Unis. Selon une estimation préliminaire de l'agence dont elle a fait état cette semaine, environ seulement quatre pour cent des hommes seraient gais aux États-Unis, mais ceux-ci comptent pour plus de la moitié des nouveaux cas d'infection au VIH chaque année.

Des études précédentes laissaient croire que la circoncision n'avait aucun impact en ce qui concerne la sodomie. La nouvelle étude américaine s'est penchée sur les cas de près de 4900 hommes ayant eu des pratiques sexuelles anales avec un partenaire infecté au VIH. Elle a montré que le taux d'infection, environ 3,5 pour cent, était sensiblement le même si les hommes étaient circoncis ou pas.

Les recommandations du gouvernement américain sur la circoncision pourraient ne pas être connues avant l'année prochaine.