Le bonheur est contagieux et se propage «par vagues» au sein de cercles d'amis ou de membres d'une famille, mais pas entre collègues de travail, selon une étude publiée vendredi par le British Medical Journal (BJM).

Les chercheurs ont établi que des groupes de gens heureux et malheureux se constituaient selon des critères de proximité sociale et géographique. Par exemple, la probabilité qu'une personne soit heureuse augmente de 42% si un ami qui vit à moins de 800 mètres le devient lui-même. Ce chiffre passe à 25% si l'ami vit à moins de 1,5 km, et il continue de décliner à mesure que l'éloignement croît.

Les chances de bonheur augmentent de 8% en cas de cohabitation avec un conjoint heureux, de 14% si un proche parent heureux vit dans le voisinage, et même de 34% en cas de voisins joyeux.

«Les variations dans le niveau de bonheur d'un individu peuvent se propager par vagues à travers des groupes sociaux et générer une large structure au sein même d'un réseau, créant ainsi des groupes de gens heureux ou malheureux», estiment les auteurs de l'étude, le professeur Nicholas Christakis, de la Harvard Medical School, et le professeur James Fowler de l'Université de Californie à San Diego.

La formule ne s'applique cependant pas au bureau. «Les collègues de travail n'affectent pas le niveau de bonheur, ce qui laisse penser que le contexte social peut limiter la propagation d'états émotionnels», selon cette étude.

Cette étude «révolutionnaire» pourrait avoir des implications de santé publique, estime le BMJ dans un éditorial.

«Si le bonheur se transmet effectivement par le biais des relations sociales, cela pourrait contribuer indirectement à la transmission similaire de la (bonne) santé, ce qui a des implications sérieuses pour l'élaboration des politiques», estime le journal.

L'étude a été réalisée auprès d'un échantillon de 5124 adultes âgés de 21 à 70 ans, et suivis entre 1971 et 2003.