Les filles qui grandissent dans les quartiers pauvres et qui ont des problèmes de comportement risquent six fois plus que les autres de faire l'amour avant 13 ans, selon une nouvelle étude montréalaise.

«C'est la première fois qu'on expose ce mécanisme dans un contexte canadien», explique Véronique Dupéré, l'auteure principale de l'article, publié dans la revue Child Development. Elle a fait ce travail dans le cadre de son doctorat en psychologie à l'Université de Montréal et fait maintenant un post-doc à l'Université Tufts, à Boston. L'échantillon, compilé par Statistique Canada, comprenait 2700 adolescents de partout au pays, dont le quart était pauvre.

Des différences existent même si on ne tient compte que de la pauvreté. Dans les quartiers pauvres, 3,5% des jeunes ont leur première relation sexuelle à 12 ans, contre 1,3% dans les quartiers riches (2,7 fois plus de risque); la différence est moins importante pour les relations à 13 ans (4,9% contre 2,9%), et devient négligeable par la suite. Si on tient compte seulement des filles qui ont des problèmes de comportement (une fille sur sept), l'écart entre les quartiers pauvres et riches, pour les relations sexuelles à 12 ans, passe de 2,7 fois à 6,5 fois. Les garçons, eux n'étaient pas plus à risque.

«On voit que les filles qui ont des problèmes de comportement et vivent dans des quartiers pauvres sont plus susceptibles d'avoir des amis déviants, notamment des garçons plus âgés», dit Mme Dupéré. Les problèmes de comportement allaient de l'agressivité aux petits vols.