La gonorrhée poursuit sa recrudescence au Québec et au Canada. De 1999 à 2008, les infections sont passées de près de 5400 cas à 12 700, un bond de 100%. Un mouvement qui s'observe partout dans le monde.

Si les jeunes adultes de 20 à 29 ans sont principalement touchés, le retour s'observe dans tous les groupes d'âge ainsi que dans toutes les régions du Québec. «L'hypothèse la plus probable, c'est la banalisation du sida. On n'en meurt plus ici, et il y a un retour du naturel au galop», dit Raymond Parent, chef d'unité du Groupe scientifique sur les infections transmissibles sexuellement ou par le sang (GITSS) à l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Une étude que l'INSPQ a publiée lundi révèle cependant que la sensibilité aux antibiotiques s'approche mais reste encore en deçà de la valeur de résistance. Depuis 1988, l'INSPQ a mis au point un programme de surveillance en laboratoire afin de suivre l'incidence des gonococcies confirmées et la résistance aux divers antibiotiques.

«On veut voir ce qui circule, et les tendances de résistance», dit Brigitte Lefebvre, microbiologiste au laboratoire de l'INSPQ et auteure du rapport 2010 Surveillance des souches de Neisseria gonorrhoeae résistantes aux antibiotiques dans la province de Québec.