Plus de 9 personnes sur 10 ont changé leurs habitudes pour manger des aliments associés à un bienfait pour leur santé, depuis 2007. C'est ce que révèle l'Indice de stress alimentaire lié aux bénéfices de 2014, que La Presse a obtenu en primeur. Cette année, 91,8% des Montréalais ont dit avoir été motivés par les possibles bénéfices des aliments pour modifier leurs habitudes de consommation, alors qu'ils étaient à peine 87% il y a sept ans.

Il s'agit d'un «bond significatif», selon François Houde, président de l'entreprise de conseil Varium, qui établit cet indice au moyen d'enquêtes téléphoniques. «C'est devenu une norme: de plus en plus de gens changent leurs comportements en fonction des bénéfices», observe-t-il.

Les sondages de cette année ont été réalisés par la firme Tenor du 3 au 18 octobre, auprès de 300 adultes de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal et de 300 adultes de la RMR de Toronto. À Toronto, 91,6% des gens ont dit avoir changé leur alimentation en raison des bénéfices qu'ils peuvent en retirer, un taux semblable à celui de Montréal.

Plus de cinq bénéfices influencent les achats

Précisément 5,53 bénéfices perçus ou réels (présence d'oméga-3, de fibres, de probiotiques, d'antioxydants, etc.) ont influencé positivement l'achat ou la consommation d'aliments à Montréal en 2014. De 2007 à 2011, ce nombre est passé de 5 à 6 attraits recherchés avant de plafonner. Les universitaires, les familles (ménages composés de quatre personnes et plus) et les femmes sont les plus susceptibles d'être influencés par les bénéfices des aliments.

En décembre, La Presse a révélé que plus de 8 personnes sur 10 évitent d'acheter ou de manger des aliments s'ils les perçoivent comme dangereux pour la santé. Le charme des bienfaits, qui influence 9 personnes sur 10, est donc plus fort que la crainte du risque.

Information volontaire et ignorance collective 

«On aurait pu croire le contraire, c'est-à-dire que les risques feraient davantage peur aux gens, analyse M. Houde. Mais on parle beaucoup plus des bénéfices des aliments dans les publicités, les magasins et les médias. C'est donc possiblement un effet d'exposition. Il y a aussi l'aspect de la soumission volontaire: le consommateur sait qu'il est soumis à de l'information, que l'information émanant des entreprises est biaisée, mais il s'y soumet tout de même, parce qu'il juge que c'est à son avantage, par exemple, dans le cas d'un produit contenant des oméga-3.»

Autre phénomène qui entre en jeu: l'ignorance collective. «Les gens arrivent devant un produit sans gluten, illustre M. Houde. Ils n'ont aucune idée de la raison pour laquelle le gluten pourrait être dommageable pour leur santé, mais ils regardent autour d'eux et se disent: si les autres pensent que c'est bon, je vais le penser aussi.»

Recherchez-vous les aliments santé plus que la moyenne des gens?

Vous arrive-t-il d'acheter ou de manger un aliment parce qu'il...

a) contient des oméga-3?

b) contient des fibres alimentaires?

c) est biologique?

d) contient du calcium?

e) contient moins de gras?

f) contient des probiotiques?

g) contient de la vitamine C?

h) est réduit en sucre ou sans sucre ajouté?

i) contient des antioxydants?

j) contient du potassium?

En 2014, les Montréalais ont répondu «Oui» 5,53 fois et les Torontois ont répondu «Oui» 5,74 fois.

Source: Sondage téléphonique réalisé par la firme Tenor du 3 au 18 octobre 2014, auprès de 300 adultes de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal et de 300 adultes de la RMR de Toronto, pour Varium.