Une alimentation riche en protéines animales et donc acidifiante augmenterait sensiblement le risque de diabète de type 2, le plus courant, selon une étude publiée mardi par des chercheurs.

«C'est la première étude à établir un lien entre la charge acide de l'alimentation et une augmentation significative du risque de diabète de type 2», a commenté le Dr Guy Fagherazzi, l'un des auteurs de l'étude parue dans la revue de l'Association européenne d'étude du diabète Diabetologia.

L'acidité de notre organisme dépend directement de ce que nous mangeons, avec certains aliments ayant un effet acidifiant, alors que d'autres ont un effet basifiant ou alcalinisant, une fois absorbés par notre organisme.

Il est mesuré par l'indice PRAL (potential renal acid load) qui permet de classer les aliments en fonction de leur charge acide ou basique.

Selon le Dr Fagherazzi, les viandes, surtout celles  préparées de manière industrielle, ainsi que les fromages et les produits laitiers font partie des aliments les plus acidifiants alors que les fruits et légumes sont au contraire alcalinisants.

Les chercheurs de l'INSERM ont étudié l'alimentation de quelque 66 000 femmes sur une durée de 14 ans pendant laquelle 1372 d'entre elles ont développé un diabète de type 2.

En comparant la composition de leur alimentation et en ajustant les résultats pour éliminer les autres facteurs de risque (notamment obésité, sédentarité et tabagisme), ils ont découvert que les 25% qui avaient le régime le plus acidifiant avaient un risque accru de 56% de développer un diabète de type 2 par rapport aux 25% de femmes ayant l'alimentation la plus alcalinisante.

Le risque augmentait même de 96% chez les femmes de corpulence normale et mangeant des aliments à forte charge acide, alors que la hausse était nettement plus faible (+ 28%) chez les femmes obèses ou en surpoids,  laissant entendre que «chez ces femmes déjà à risques, l'effet de l'alimentation serait moindre», relève le Dr Fagherazzi.

Pour expliquer le phénomène, le chercheur avance l'hypothèse qu'un régime acidifiant «entraînerait une augmentation du risque d'insulino-résistance, c'est-à-dire l'incapacité du corps à sécréter de l'insuline quand il en a besoin pour réguler la glycémie».

Il reconnaît toutefois que d'autres travaux seront nécessaires pour confirmer les résultats de cette première étude sur le sujet. Une précédente étude, publiée en 2011, avait déjà évoqué l'existence d'un lien entre l'insulino-résistance et la charge acide de l'alimentation.