Option consommateurs accuse plusieurs marchands de ne pas donner de l'information fiable sur les prix de leurs aliments, ce qui rend difficile la quête du produit le moins cher.

L'organisme a porté plainte hier à l'Office de protection du consommateur contre sept entreprises: Couche-Tard, IGA, Jean Coutu, Loblaws, Metro, Pharmaprix et Walmart. Il leur reproche de ne pas toujours afficher le prix à l'unité de mesure (par exemple aux 100 ml) dans le cas des produits en solde, contrairement à ce que veut la loi.

«Sans le prix par unité de mesure, il est extrêmement difficile de comparer les produits offerts», souligne Maryse Guénette, responsable du service de recherche d'Option consommateurs. Une épicerie offre en moyenne 30 000 produits différents, et les formats jadis standard se diversifient.

Le problème, c'est qu'il ne suffit pas de choisir un aliment soldé pour faire une bonne affaire. La preuve: des mandarines Dole étaient récemment soldées à 2,79$ le pot de 540 ml. Cela revient plus cher que d'autres mandarines dont le prix courant est de 4,99$ le litre - encore faut-il faire le calcul.

Le quart des Canadiens trouvent «assez» ou «très difficile» de comparer les prix de produits similaires, selon un sondage mené par Environics Research en 2010 pour Option consommateurs.

«Seul Costco ne nous a pas semblé enfreindre la loi», dit François Décary-Gilardeau, analyste du secteur agroalimentaire à Option consommateurs.

Le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) conteste ces plaintes. «Les détaillants québécois et canadiens oeuvrant au Québec respectent la Loi sur la protection du consommateur et la réglementation qui en découle», affirme par communiqué Gaston Lafleur, président du CQCD. Le Conseil semble estimer que les marchands n'ont pas l'obligation de donner le prix à l'unité de mesure des aliments soldés.

Les avocats de l'Office sont en grève

Les entreprises risquent des amendes pouvant aller jusqu'à 2000$ par infraction, a indiqué à La Presse Jean-Jacques Préaux, porte-parole de l'Office de la protection du consommateur. «Mais c'est sûr que l'Office ne partira pas en courant pour aller vérifier chez Walmart si c'est comme ça que ça se passe», a-t-il précisé. Des mises en demeure de corriger la situation pourront être envoyées, mais pas avant que la grève des avocats du gouvernement, dont ceux de l'Office, soit terminée.

Hélène Bisson, vice-présidente aux communications du Groupe Jean Coutu, a fait valoir que les infractions sont exceptionnelles. «On essaie toujours de se conformer aux lois», a-t-elle assuré. Option consommateurs a pourtant photographié chez Jean Coutu des biscuits au chocolat vendus 2,99$ la boîte de 180g, sans mention du prix à l'unité de mesure.

Étiquettes illisibles et compliquées

Autres désagréments dénoncés par Option consommateurs: plusieurs étiquettes sont quasi illisibles ou écrites en petits caractères, donnent trop de détails (des prix au 10 000e de dollar près, par exemple 0,1224$ pour 100 g) ou se basent sur une unité trop petite pour être réaliste (prix de la farine donné au gramme, soit 0,00 221$ le gramme).

Pour faciliter la vie des consommateurs, l'organisme recommande de standardiser, par produit, les unités de base devant servir à comparer les prix. Au Royaume-Uni, le prix de toutes les soupes est affiché pour 100 ml, celui de tous les biscuits pour 100 g. Plus logique que de proposer le prix d'un gramme de farine!