C'est un monstre de viande qui peut donner la frousse même aux plus braves adeptes de la restauration-minute - et les experts en santé et les nutritionnistes ont leurs doutes à savoir si le Coup Double (Double Down) est vraiment le bienvenu au Canada.

Le sandwich qui a sans doute acquis la réputation du plus infâme du monde fait son apparition au pays de la feuille d'érable, tandis que les diététiciens et les scientifiques espèrent que les Canadiens laisseront de côté la concoction de PFK - deux boulettes de poulet frit assaisonné accompagnées de bacon, de fromage et d'une sauce secrète.

Les 540 calories, les 30 grammes de gras et les 1740 milligrammes de sel du Coup Double devraient probablement rendre les consommateurs canadiens inconfortables plus que tout autre chose, a déclaré Susan Barr, une professeure en nutrition à l'Université de Colombie-Britannique.

Selon elle, le taux de sel est extraordinairement élevé. La dose quotidienne pour un adulte devrait plutôt s'approcher de 1500 mg, a-t-elle ajouté - une limite que le Double Down franchit en un seul repas.

Une ingestion excessive de sel à long terme contribue à une pression sanguine élevée, ce qui, en retour, est considéré comme un important facteur de risque pour les crises cardiaques et les maladies cardio-vasculaires.

Le contenu en sel n'est toutefois pas le seul facteur de sourcillement du Coup Double. Le sandwich comprend plus du quart de la moyenne de 2000 calories dont un adulte a besoin dans une journée, et sa quantité de gras égale la moitié de la dose quotidienne recommandée en une seule portion.

Avec de tels chiffres, même le restaurant met en garde ses clients contre l'envie d'engloutir trop souvent un Coup Double.

Le fameux sandwich n'est cependant pas le seul mauvais garçon de la nutrition. Le Baconator de la chaîne Wendys contient 610 calories, 35 grammes de gras et 1130 miligrammes de sel. Par ailleurs, le Triple Whopper avec fromage de Burger King fait honneur à son nom, avec 1250 calories, 84 grammes de gras et 1600 milligrammes de sel.

Pour Mary L'Abbe, professeure à l'Université de Toronto, il s'agit ici d'une tendance désolante. Mais il pourrait y avoir du bon grain dans cet ivraie de gras et de sel : toute cette agitation autour de produits comme le Coup Double pourrait mener les Canadiens à discuter davantage de questions comme l'absorption de sel.