Les trois quarts des Québécois et presque autant de Canadiens seraient favorables à l'instauration d'une taxe spéciale sur les boissons énergisantes et les boissons gazeuses si les autorités en investissaient les revenus dans la prévention de l'obésité.

Plus précisément, ce sont 77 pour cent des Québécois et 70 pour cent des Canadiens qui se disent favorables à l'instauration d'une telle taxe, dont les revenus permettraient d'investir dans la prévention de l'obésité.

La Coalition poids a dévoilé les résultats de ce sondage Ipsos Descarie, jeudi, dans l'espoir de convaincre le gouvernement québécois d'aller de l'avant avec cette taxe, qu'elle revendique depuis longtemps.

Fait à noter, la proportion d'appui à cette taxe chez les Québécois tombait à 56 pour cent quand les sondeurs ont simplement demandé si le répondant approuvait l'idée d'une taxe spéciale sur les boissons sucrées.

C'est quand le sondeur mentionnait que les revenus de cette taxe financeraient des programmes de prévention de l'obésité que l'appui à la taxe grimpait à 77 pour cent.

En entrevue, la directrice de la coalition, Suzie Pellerin, a noté qu'elle avait commandé un sondage similaire avant le budget du ministre des Finances Raymond Bachand et que l'appui est resté le même, avant et après le budget, malgré le mécontentement général face aux autres taxes prévues dans ce budget.

«Il y a déjà eu d'autres propositions de taxer la malbouffe. Le défi avec une telle taxe, c'est de définir ce qu'est la malbouffe. Est-ce que le hamburger d'une grande chaîne est différent d'un hamburger servi dans un restaurant familial? Alors qu'en ce qui a trait aux boissons gazeuses et aux boissons énergisantes, c'est clairement défini. Et puis la science est au rendez-vous et démontre qu'il y a un lien réel entre obésité et consommation de boissons sucrées», argue Mme Pellerin.

La coalition a calculé qu'une telle taxe pourrait rapporter 40 millions $ si elle était de 5 cents le litre sur les boissons gazeuses et les boissons énergisantes.

Les boissons diètes seraient incluses dans la définition de boissons sucrées, précise Mme Pellerin.

Interrogée à savoir pourquoi le gouvernement n'avait pas choisi cette taxe, visiblement plus facilement acceptée que d'autres taxes proposées dans le budget Bachand, Mme Pellerin s'est montrée diplomate. «Peut-être qu'il n'avait pas les données suffisantes pour prendre une décision, mais avec le débat ce matin dans les journaux sur la franchise santé, où le gouvernement mentionne un possible recul, et bien peut-être qu'il va être plus ouvert à considérer des solutions comme une taxe sur les boissons sucrées», avance Mme Pellerin.

Le sondage a été réalisé auprès de 2000 répondants, du 22 au 30 avril dernier. Sa marge d'erreur est de 2,2 pour cent.

Le sondage a aussi été réalisé dans le reste du Canada, la Coalition poids s'étant associée à d'autres groupes comme la Fondation des maladies du coeur, l'Alliance pour la prévention des maladies chroniques et la Childhood Obesity Foundation.

La Coalition poids a comme partenaires plusieurs Centres de santé et de services sociaux, des établissements de santé, des sociétés de transport et des municipalités, entre autres. Elle est parrainée par l'Association pour la santé publique du Québec.