Des enfants qui ont été protégés d'allergie aux arachides en consommant de petites quantités dès les premiers mois de leur vie maintiennent cette protection même s'ils cessent d'en manger pendant un an, selon les résultats d'un essai clinique publiés vendredi.

Cette étude, appelée «LEAP-On», parue dans la revue américaine New England Journal of Medicine, est une prolongation de celle (LEAP ou Learning Early About Peanut Allergy), qui avait pour la première fois montré que le fait de consommer régulièrement des arachides dès quatre mois, et ce jusqu'à cinq ans, réduisait de 81% le taux d'allergie chez des enfants à risque comparativement à ceux qui n'avaient jamais mangé de cette arachide.

Cette première recherche, menée sur 640 enfants, avait été effectuée sur la base d'observations faites en Israël, où très peu d'enfants souffrent d'allergies aux arachides comparativement à de jeunes juifs de mêmes origines ancestrales vivant au Royaume-Uni.

Les nourrissons israéliens commencent à en consommer très tôt contrairement à de nombreux pays qui recommandent de ne pas donner d'arachides aux très jeunes enfants présentant un risque d'allergie.

Mais cette étude n'avait pas permis de répondre à la question de savoir si les participants restaient protégés durablement contre des allergies aux arachides quand ils cessaient d'en consommer, expliquent les auteurs de cette recherche.

Pour y répondre, ces chercheurs ont suivi 556 des 640 enfants qui avaient initialement participé à l'essai clinique LEAP et qui sont restés un an sans manger d'arachides.

Les chercheurs les ont testés oralement à la fin de douze mois de l'étude.

Ainsi à la fin de cette période, seulement 4,8% des enfants qui consommaient initialement des arachides y étaient devenus allergiques comparativement à 18,6% parmi ceux qui avaient évité d'en manger auparavant.

«Les résultats de l'essai clinique LEAP-ON dépassent nos attentes et prouvent que le fait de commencer à consommer des arachides très tôt dans l'enfance permet une protection durable contre le développement d'allergies chez les enfants à risque», se félicite le Dr Gideon Lack du Kings College à Londres, principal auteur de cette recherche.

«Cet effet protecteur a persisté pendant un an à la fois chez les enfants ayant totalement évité de manger des arachides et chez ceux qui avaient continué à en consommer de temps à autre», a-t-il dit.

Cette recherche a été organisée par l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID).