Des gouttes contenant du lanosterol, une petite molécule qu'on retrouve dans des yeux sains, se sont révélées capables de réduire la cataracte sur des chiens, ce qui constitue un espoir pour cette maladie qui touche un grand nombre de personnes âgées.

Dans une lettre publiée mercredi dans la revue scientifique Nature, une équipe de chercheurs chinois emmenée par Ling Zhao (Université du Sichuan, Chengdu) explique avoir démontré qu'un traitement à base de lanosterol «pouvait réduire la sévérité de la cataracte (...) in vivo sur des chiens».

La cataracte correspond à une opacification partielle ou totale du cristallin de l'oeil. Cette maladie est la première cause de cécité dans le monde. Elle est généralement associée au vieillissement et se manifestant progressivement après 70 ans.

Elle ne peut aujourd'hui se traiter efficacement qu'avec une chirurgie de l'oeil qui consiste à enlever le cristallin opaque pour le remplacer par un cristallin artificiel.

En France, on estime à 600 000 le nombre d'opérations de la cataracte par an alors que ce trouble affecte plus de 20% de la population de plus de 65 ans. Dans le monde, environ 20 millions de personnes sont affectées par cette maladie (estimation OMS de 2010).

Dans l'expérimentation, des chiens qui souffraient naturellement de cataracte ont reçu des gouttes contenant du lanosterol, une petite molécule naturelle identifiée par l'équipe chinoise comme un élément clé pour prévenir ou empêcher le mécanisme de formation de la cataracte.

Résultat après six semaines de traitement, l'opacité du cristallin des chiens malades a diminué, réduisant la sévérité de la maladie. Des résultats comparables ont été obtenus in vitro sur des cristallins malades de lapin.

Cette recherche pourrait déboucher sur «le premier traitement préventif de la cataracte chez l'homme» estime l'expert indépendant américain Fielding Hejtmancik, dans un commentaire séparé publié par nature.

Le fait de ralentir et retarder de plusieurs années l'apparition de la cataracte chez les personnes âgées permettait de réduire fortement le recours aux opérations, souligne cet ophtalmologue.

Il est aujourd'hui prévu que le vieillissement de la population mondiale se traduise par un doublement des opérations de la cataracte d'ici 20 ans.