Certains essais cliniques financés par le gouvernement fédéral américain et des laboratoires pharmaceutiques excluent clairement les homosexuels dans leurs critères de pré-sélection, selon une étude publiée mercredi dans une revue médicale américaine.

«La plupart des homosexuels et lesbiennes ignorent probablement que leur préférence sexuelle est prise en compte dans les critères de sélection de certains essais cliniques», observe le principal auteur de cette recherche, Brian Egleston, professeur de biostatistiques au Fox Chase Cancer Center, un des plus grands centres hospitaliers de traitement du cancer aux États-Unis.

«Ceci est un problème à la fois pour les patients et pour la communauté médicale de la recherche», estime-t-il.

Cette recherche, conduite à partir d'informations détaillées provenant de plus de 80 000 essais cliniques financés par les Instituts nationaux américains de la santé (NIH), d'autres institutions fédérales et des firmes pharmaceutiques aux États-Unis, montre que 15% des études qui utilisent les termes «dysfonctionnement érectile», «couples» et «hypoactif» (manque de désir sexuel, ndlr) requièrent que les participants soient hétérosexuels.

De la même manière, de nombreuses études excluent aussi les célibataires même s'ils sont hétérosexuels.

Les résultats indiquent que les essais cliniques de phase 3 -dernière étape avant l'autorisation de mise sur le marché-, payés par les firmes pharmaceutiques, excluent le plus les homosexuels et lesbiennes.

Pour s'assurer que le recours aux critères d'exclusion basés sur la préférence sexuelle n'était pas généralisé, ces chercheurs ont analysé 1.019 études identifiées par le mot clé «asthme». Ils n'ont trouvé aucun essai clinique excluant les homosexuels.

Cette étude paraît dans le New England Journal of Medicine daté du 18 mars.