Même si le Canada ne manque pas d'eau douce, plusieurs citoyens du pays ont toujours du mal à s'en procurer de la potable.

C'est le cas de Loyal Mansbridge, qui habite Baie-des-Moutons, un village de pêche de la municipalité de Gros-Mécatina, en Basse-Côte-Nord. Presque tout au long de sa vie, ce pêcheur à la retraite âgé de 80 ans, a été forcé de pagayer sur plusieurs kilomètres pour rapporter des seaux d'eau potable provenant d'un ruisseau. La seule différence, c'est qu'aujourd'hui, il possède un bateau à moteur.Le maire de Gros-Mécatina, Randy Jones, estime que les conditions de Baie-des-Moutons sont similaires à celles du tiers-monde. Il déplore que les résidants du village ingèrent des quantités dangereuses de la bactérie E.coli, qui leur donne des maux d'estomac, parce qu'ils n'ont pas le choix.

«Nous vivons en 2009, dans l'un des pays les plus riches du monde, et dans certaines de ses régions, il n'y a pas d'eau potable», a-t-il affirmé, ajoutant qu'il avait protesté, il y a 20 ans, contre cet état de fait en apportant à l'Assemblée nationale un seau d'eau sale provenant de Baie-des-Moutons.

Toutefois, ce qui semblait être un rêve est devenu réalité la semaine dernière. Les travaux qui permettront à 60 résidences de Baie-des-Moutons d'avoir accès à de l'eau potable ont débuté la semaine dernière.

Selon M. Mansbridge, les autorités du village comptant 120 habitants ont investi 1,7 million $ dans ce projet, qui devrait être complété d'ici à la fin du mois de décembre.

Même si peu de municipalités canadiennes manquent d'eau potable, le Journal de l'Association médicale canadienne a révélé, en avril 2008, qu'il y avait eu 1766 avis d'ébullition de l'eau au pays au cours de l'année qui précédait, en plus des 93 avertissements dans les communautés autochtones. De plus, selon des estimations, 90 Canadiens meurent chaque année en raison de problèmes de santé liés à l'eau contaminée.

Un expert en eau de l'Université d'Alberta, Steve Hrudey, souligne que les avis d'ébullition d'eau ont été mis en place en cas d'urgence uniquement et non comme une règle de vie quotidienne.

Selon lui, les gouvernements devraient en faire plus pour que les petites municipalités aient accès à de l'eau potable.