La ménopause prématurée et les troubles du sommeil qui peuvent en résulter semblent expliquer le vieillissement accéléré des femmes, selon deux études publiées lundi.

«Notre étude est la première à montrer que la ménopause fait vieillir plus vite», tranchant le débat sur le fait de savoir lequel de ces deux phénomènes provoque ou résulte de l'autre, estime Steve Horvath, professeur de génétique humaine à la faculté de médecine de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA), principal auteur des deux recherches séparées.

Les résultats parus dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences et de psychiatrie biologique, suggèrent que ces deux facteurs pourraient accroître le risque chez les femmes de contracter certaines maladies et de décéder prématurément.

Ces recherches pourraient aider dans le futur à déterminer quand les thérapies hormonales offrent les effets antivieillissement les plus efficaces tout en limitant les risques pour la santé des femmes, estime le Dr Horvath.

Dans la première étude sur la ménopause, les scientifiques ont analysé un biomarqueur chimique lié au vieillissement en examinant des échantillons d'ADN provenant de plus de 3100 femmes. Celles-ci ont participé à quatre grandes recherches fédérales dont une pendant quinze ans sur les causes les plus fréquentes de décès, de handicap et de mauvaise qualité de vie chez des femmes ménopausées.

Ils ont mesuré l'âge biologique des cellules du sang, de la salive et à l'intérieur des joues pour explorer le lien entre l'âge chronologique des participantes et leur âge biologique.

«Nous avons déterminé que la ménopause accélère le vieillissement cellulaire de 6% en moyenne», précise le Dr Horvath. «Cela ne semble pas énorme mais fait une différence en s'accumulant au cours de la vie des femmes», souligne-t-il.

Plus une femme est jeune quand la ménopause commence, plus vite son sang vieillit, montre cette étude.

Dans la seconde étude, les chercheurs se sont penchés sur le sommeil des femmes ménopausées en utilisant une technique qui permet de traquer les changements épigénétiques dans le génome. Il s'agit de déterminer les effets d'un ensemble de facteurs sur les gènes.

La Dr Judith Carroll, professeur de psychiatrie aux instituts de neuroscience et de psycho-neuro-immunologie de l'UCLA, et son équipe ont utilisé des données provenant de plus de 2000 femmes.

Ils ont déterminé que les femmes ménopausées présentant certains symptômes d'insomnie (sommeil non récupérateur, réveil répété la nuit, difficultés à s'endormir et réveil trop matinal) sont près de deux années plus âgées biologiquement que celles du même âge chronologique qui ne sont pas insomniaques.