Des chercheurs américains ont constaté une hausse alarmante ces douze dernières années du nombre de cas de femmes frappées d'accident vasculaire cérébral durant leur grossesse ou dans les trois mois suivant leur accouchement, révèle une étude publiée jeudi aux États-Unis.

Quelque 4085 hospitalisations pour congestion cérébrale liée à la grossesse ont été relevées aux États-Unis en 1994-1995, un chiffre passé à 6293 en 2006-2007, soit une hausse de 54%, indique l'étude parue dans la revue Stroke de l'Association américaine de cardiologie.

«Ces chiffres nous ont alarmés», explique à l'AFP la principale auteur de l'étude, Elena Kuklina. «Nous nous attendions à observer une augmentation du nombre de cas mais pas à ce point», a ajouté cette épidémiologiste exerçant à Atlantla, en Géorgie (sud-est).

Bien que la proportion de femmes victimes d'un accident vasculaire cérébral pendant la grossesse ou dans les trios mois suivants reste très basse - 0,75% des femmes aux États-Unis - davantage de recherches sont nécessaires, insiste-telle.

D'après elle, l'une des explications à cette hausse inattendue est que de plus en plus de femmes sont déjà en surpoids lorsqu'elles tombent enceintes, ce qui peut accroître les complications liées au diabète ou à la pression artérielle.

«Aujourd'hui, de plus en plus de femmes présentent, avant même de tomber enceintes, plusieurs facteurs de risque d'attaque cérébrale comme l'obésité, l'hypertension chronique, le diabète ou des maladies cardiaques congénitales», explique Elena Kuklina. «Dans la mesure où la grossesse constitue en soi un facteur de risque, si vous avez dès le départ l'un ou l'autre de ces facteurs de risque, la probabilité que vous ayez une attaque cérébrale double».

L'épidémiologiste suggère donc que les médecins soient un peu plus formés dans ce domaine.

Cette étude s'est appuyé sur une base de données nationale de 5 à 8 millions de patientes, issues de 1000 hôpitaux.