Commencer un traitement hormonal de la ménopause (THM) le plus tôt possible après l'arrêt des règles, plutôt qu'attendre plusieurs années, ne limite pas le risque de cancer du sein, selon une étude réalisée par l'institut de recherche français Inserm.

Cette analyse, publiée cette semaine dans l'American Journal of clinical oncology, se base sur les données d'une étude épidémiologique française, recueillies entre 1992 et 2005 auprès de 50.000 femmes affiliées à la Mutuelle générale de l'éducation nationale, précise l'Inserm mercredi dans un communiqué.Un essai américain de 2002, incluant majoritairement des femmes ménopausées depuis plusieurs années, avait mis en évidence une augmentation du risque de cancer du sein et de maladie cardio-vasculaire en cas d'utilisation de THM. Ce qui avait entraîné une forte baisse de leur utilisation dans plusieurs pays, certaines autorités de santé - notamment en France - recommandant une utilisation la plus courte possible.

Cependant «il restait possible que la balance bénéfices-risques des THM soit plus favorable pour des traitements initiés sans tarder après l'installation de la ménopause, ainsi qu'ils sont couramment prescrits aujourd'hui aux femmes françaises», notent les chercheurs de l'Inserm.

Mais l'étude menée par une équipe conduite par Françoise Clavel-Chapelon fait apparaître que le fait d'instaurer un THM estro-progestatif dans les trois années suivant l'installation de la ménopause «ne limite pas le risque de cancer du sein».

A noter : certains THM, s'ils sont utilisés pendant moins de deux années, pourraient ne pas comporter de sur-risque de cancer du sein. Il s'agit de ceux dont la composante progestative consiste en de la progestérone (administrée par voie orale), la molécule identitique à celle produite par les ovaires. Ce sont les traitements aujourd'hui les plus fréquemment utilisés en France.

Néanmoins ces résultats sur l'association estrogène/progestérone «doivent maintenant être confirmés par d'autres études», indique l'Inserm.